Christophe D’Hallivillée, Mondoshima, notre film
Nous voici presque malgré nous ramenés à un espace de la déposition s’agissant du corps en tant qu’objet de perte et de résurrection. L’amour secret vient une fois de plus affirmer son autorité car il est au bord du monde et de son explosion.
Mais de quel corps s’agit-il ? De qui est ce corps ? Voilà la question, la question dangereuse puisqu’il s’agit de celle de l’identité. Surgit dans cette Apocalypse l’effacement des genres, races et rôles. Et ce, même si une femme qui aimait un homme est aimé par un autre et finalement le lui rend bien.
L’espace qui jouxte le couple est obscur en sa clarté. Mais le lecteur ne peut plus sortir de la crevasse lumineuse que font ce livre et les superbes photographies de Jeanne-Marie Sens qui « embaume » le corps de la Princesse et de son Prince de substitution au mirage de leurs ressemblances.
S’y glissent des indices comme au fond d’un jeu de piste pour la résurrection de monde. Même si la sensation la plus forte est de l’ordre du retrait.
Néanmoins, chaque héros devient l’icône dont l’aura reste indélébile.
jean-paul gavard-perret
Christophe D’Hallivillée, Mondoshima, notre film, photographies de Jeanne-Marie Sens, éditions L’un l’autre, 12 dédembre 2023, 56 p. – 17,50 €