Celui qui aide les vieilles dames à traverser la rue : entretien avec Valentin Magaro.

Celui qui aide les vieilles dames à traverser la rue : entretien avec Valentin Magaro.

Chaque œuvre de l’artiste suisse Valentin Magaro met en cause et parfois en scène le regardeur qui se tenant à elle ne tient donc à rien. En divers jeux d’écarts programmés, la réalité éclate : elle n’est pas renvoyée par l’art à son fantasme. Celui-là inclut soudain une présence sur laquelle on ne peut mettre de mots. Ne demeurent que les éléments diffractés du réel. A chaque image correspond un dégel. Il convient d’en tirer les conséquences et d’aller au bout de la vérité que chaque fragment ou parcelle d’image fait toucher. Il y a là des sentinelles qui veillent. Mais les nôtres disparaissent en des cheminements sans but, des buts sans chemin qui fascinent : initiés par l’artiste, ils provoquent les germinations de l’étincelante énigme.

Entretien

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Notre fils. Il se réveille tôt.

Que sont devenus vos rêves d’enfants ?
Je ne m’en souviens pas.

Qu’avez-vous abandonné ?
Ma virginité.

D’où venez- vous ?
du ventre de ma mère.

Quelle est la première image dont vous vous souvenez ?

Une petite forêt dans le jardin de notre maison.

Et votre première lecture ?
“Wenn Kubaki kommt” (un livre Suisse pour enfants).

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Un langage pictural particulier.

Où et comment travaillez-vous ?
J’ai un atelier pour mes grands formats de peinture acrylique et un petit atelier chez moi pour mes dessins et mes modèles d’architecture Je crée des compositions complexes. Chaque travail débute par un dessin au crayon. Plus tard je transforme le dessin en beaucoup de techniques différentes.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?

Quelle musique écoutez-vous ?
J’écoute différents types de musique. Musiques des 40 dernières années.

Quel livre aimez-vous relire ?
« Wahrheiten und Weisheiten » (Vérité et sagesse), un livre de Beat Imhof avec une série d’histoires symbolique du monde entier.

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un jeune home sympathique qui voudrait aider toutes les vieilles femmes à traverser la rue.

Quel lieu a valeur de mythe pour vous ?
Paris.

De quels artistes vous sentez-vous le plus proche ?
Jérôme Bosch, Willi Sitte, Hans Memling, Felix Vallotton, Michel Erhart.

Quel film vous fait pleurer ?
« Brokeback Mountain”.

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Ca, c’est mon secret (et le secret de mon épouse).

Que vous inspire la phrase de Lacan : ? L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas ? quelqu’un qui n’en veut pas ?

Que pensez-vous de celle de W. Allen : « La réponse est oui mais quelle était la question ? »
Aimez-vous la nourriture italienne ?

Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Y a-t-il une vie après la mort ?

Présentation et entretien réalisés et traduits de l’anglais par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 15 mars 2014.

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