Antonio Pérez Henares, Le clan des brumes

Antonio Pérez Henares, Le clan des brumes

Œil Perçant est un jeune homme, pas encore en couple, mais déjà initié aux premières chasses. Il vit avec ceux de son âge dans la Grotte. Le reste du clan se regroupe autour de feux, ceux-ci composés d’un chasseur, d’une ou plusieurs femmes, et des enfants.
Œil Perçant veut se distinguer. Il a perçu, pendant qu’il assurait le guet nocturne, la présence d’un grand sanglier. Séduit par Merlette, la jeune guérisseuse qui habite, depuis peu, au feu d’Ossements, le chaman, il veut qu’elle le remarque. Il décide de tuer ce sanglier et de la posséder. Il prépare soigneusement son attaque et réussit à vaincre l’animal. Mais celui-ci, dans un ultime assaut, le blesse gravement à la cuisse. C’est Merlette qui le soigne et qui va, lorsque la plaie sera un peu cicatrisée, faire un premier pas.
Mais Œil Perçant détonne dans ce clan et, après son initiation, son passage au statut de chasseur, il va partir explorer le monde environnant au prétexte de retrouver sa mère. Or, la paix, déjà, ne régnait pas entre les clans, entre les races…

Bien que le romancier ne date pas explicitement son récit, l’histoire peut se placer au crépuscule du paléolithique quand émerge d’autres espèces humaines. Par contre, il est difficile de cerner les lieux où se déroule le récit, bien que nombre de régions espagnoles fassent parfaitement l’affaire.
Si Œil Perçant est le personnage principal, il est entouré d’une galerie bien garnie en individus de toutes natures. La hiérarchie sociale, même si elle pèse au héros, est fort bien présentée. La description des modes d’existence, la vie sociale, les rapports qui unissent les uns et les autres, est limpide et fort étayée.

Autour de ce clan, gravitent d’autres tribus et les liens entre celles-ci s’expliquent dans le contexte. Le danger est constant et il faut se protéger sur plusieurs fronts. Outre la crainte d’attaques de semblables, il faut se garder des fauves qui rodent. Parallèlement, l’agriculture restant à inventer, il faut chasser et faire provisions de fruits, baies et tous autres produits comestibles pour passer la saison froide.
Les cérémonies sont fréquentes et, bien sûr, un début de religion se fait jours avec des incantations aux esprits et une certaine prise de pouvoir du chaman.
Le romancier décrit avec un style direct, une écriture riche, des rapports humains, que ceux-ci soient amicaux, amoureux ou délétères et une époque dont il reste beaucoup à découvrir.

Pour les plus impatients de connaître la suite, les Éditions Hervé Chopin proposent, dès février, le tome 3 en grand format.
Prévue en quatre tomes, le premier volet de cette saga se révèle passionnant pour la découverte de cette Préhistoire, pour la variété des actions, pour les personnages attachants mis en scène, leur évolution et leur devenir.

Antonio Pérez Henares, Le clan des brumes (Nublares), traduit de l’espagnol par Anne-Carole Grillot, J’Ai Lu n° 14 307, coll. Littérature étrangère, février 2025, 288 p. – 8,50 €.

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