En 1889, la ville de Paris est devenue le centre du monde avec l’Exposition Universelle. Rien ne doit entacher la fête. Pourtant, sur la tour Eiffel nouvellement ouverte au public, les meurtres se multiplient. C’est un couple illégitime qui découvre le troisième cadavre suspendu à une des poutrelles de l’étage.
L’inspectrice Éléonore Kowalski est en charge de l’affaire. Son mentor étant parti en retraite, elle est secondée par un jeune tout droit sorti du Ministère. Or, la première rencontre est bien différente de ce qu’elle imaginait. Jules Castignac est bien moins jeune qu’elle pensait et fait preuve d’un sérieux aplomb.
L’assassin, qui semble tout connaître de la tour, est évanescent. Un nom se dégage de la liste des suspects, une petite frappe qui s’est autoproclamée roi de Montmartre. Mais Éléonore et son assistant ont fort à faire quand ils réussissent à le localiser. Or, un nouveau meurtre l’innocente. C’est alors une cascade de découvertes, toutes plus étonnantes les unes que les autres, qui va amener l’inspectrice à …
Entremêlant une intrigue de type policier avec des données ésotériques, le scénariste construit un récit assez surprenant qui semble faire feu de tout bois. Ainsi, le titre fait référence à une légende amérindienne qui prédit l’arrivée du Wahkan — Divin – lors de l’avènement de l’Apocalypse. Cette série de meurtres prépare-t-elle cet événement qui fera renaître les fidèles qui lui auront consacré sa vie ?
Face à cette menace, le scénariste installe un couple d’enquêteurs dynamiques, faisant une belle place à une femme, d’autant que celles-ci devaient être rares dans la police pendant l’Exposition. Buffalo Bill et son cirque, présents à Paris pendant cette période avec son fameux spectacle Wild West Show, intègre de curieuse manière l’intrigue. Si la mode st au tatouage, celui-ci a eu de tout temps une signification mystérieuse qui identifiait des fidèles.
Le graphisme nécessite l’intervention de trois auteurs. Le dessin se partage entre Alexis Sentanac (Le Triomphe de Zorglub — Dupuis) et Brice Cossu (FRNCK — Dupuis). La mise en couleurs est l’œuvre de Piky Hamilton. Le graphisme est très dynamique, que ce soit dans les actions, dans la gestuelle de personnages attachants ou dans la succession de poursuites échevelées.
Les auteurs ont retenu un côté moderne. Il faut oublier les vêtements portés à l’époque qui engonçaient les individus, de même que la flèche mise en place sur Notre-Dame par Eugène Viollet-le-Duc.
Un album qui se découvre avec intérêt pour passer un bon moment de lecture.
serge perraud
Maxe L’Hermenier (scénario), Alexis Sentenac & Brice Cossu (dessin), Piky Hamilton (couleur), Wahkan, Dupuis, Coll. “Grand Public”, janvier 2024, 72 p. — 15,50 €.