Olivier Bal, Roches de sang

Quand le passé s’invite avec violence…

Marie Jan­sen est la nou­velle héroïne d’Olivier Bal. Elle est ins­pec­trice à Euro­pol. Son rôle n’est pas d’enquêter sur le ter­rain mais de tra­vailler à par­tir des don­nées rele­vées, four­nies par les polices locales. Elle doit les étu­dier, les ana­ly­ser, fouiller dans les rap­ports, les écoutes, les rele­vés ban­caires, faire les recou­pe­ments que per­sonne n’a pu faire.
Cepen­dant, les évé­ne­ments vont l’amener à se jeter dans l’action, à tra­quer à tra­vers l’Europe, un tueur insai­sis­sable. Cette traque va finir par la rame­ner à l’île qu’elle a quit­tée quand elle avait dix-huit ans. Et mal­gré les bar­rières qu’elle a tenté de dres­ser entre elle et son passé, elle va devoir se confron­ter à ses démons.
Outre cette héroïne, l’intrigue est por­tée par deux frères, Ange et Théo Bia­sini. Ces deux per­son­nages coha­bitent depuis plu­sieurs années avec le roman­cier. Il les a laissé gran­dir ayant envie de racon­ter une his­toire de fra­trie, de famille tra­gique. Leur père était le par­rain d’un clan tout puis­sant dans la moi­tié nord de la Corse.

Ce 1er août 1993, Ange Bia­sini blessé, fuit pour­suivi par un tueur. Il réus­sit cepen­dant à le neu­tra­li­ser de façon défi­ni­tive.
En 2019, à soixante-seize ans, Miro­slav Hor­vat regagne son luxueux appar­te­ment de Londres. Ce mafieux serbe tente de se don­ner une res­pec­ta­bi­lité qu’il n’a jamais eue. Mais il est rat­trapé par un tueur qui l’égorge et le lacère de coups de poignard.

Marie Jan­sen, d’Europol, est sur les lieux en même temps que les ser­vices scien­ti­fiques de la police. Elle est déso­lée car c’est un an de tra­vail qui tombe à l’eau. Elle avait réuni suf­fi­sam­ment d’éléments pour le faire juger et condam­ner. Sur la baie vitrée de la ter­rasse, elle remarque, écrit en lettres de sang, sans doute celui d’Horvat, Ché la mia ferita sia mur­tale. Cette phrase qu’elle a enten­due, qui peut se tra­duire du corse par Que ma bles­sure soit mor­telle, la ramène dans son passé.
Tou­jours en 1993, au Pra­det, Ange tente de retrou­ver une vie nor­male avec son club de plon­gée au bord de la médi­ter­ra­née. Il passe tou­te­fois pour un indi­vidu étrange, pas liant, tai­seux. Et, quand son local brûle, que son frère cadet Théo l’appelle depuis la Corse, tout recommence…

Le choix de la Corse comme décor prin­ci­pal n’est pas for­tuit. Oli­vier Bal entre­tient un lien par­ti­cu­lier, très per­son­nel avec cette île. Avec Roches de sang, il offre un magni­fique récit mêlant le grand ban­di­tisme de l’île et les mafias de l’Est de l’Europe. Pour écrire ce roman, il s’est plongé dans une docu­men­ta­tion four­nie, recueillant ainsi une matière don­nant une réa­lité aux faits racon­tés.
Il conçoit un roman aux mon­tées en ten­sion puis­santes, négo­ciant avec art les chan­ge­ments de rythmes. Un nou­veau livre de l’auteur, La meute, est annoncé chez XO Édi­tions pour le 25 avril 2024, une intrigue qui se dérou­lera en France. Alors la pro­messe de lecture-plaisir se démultiplie !

serge per­raud

Oli­vier Bal, Roches de sang, XO Édi­tions, coll. “Thril­ler”, avril 2023, 480 p. — 21,90 €.

Leave a Comment

Filed under Pôle noir / Thriller

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>