Michèle Divoy, Poisson-chatte (exposition)

Quand miaulent les sirènes

Enfin déci­dée de sor­tir de son mutisme visuel, et après une expo­si­tion en Bel­gique, Michèle Divoy pro­pose à Sète un cinq à sept qui n’a rien d’ascète — tant s’en faut. Les belles de cas X des col­lages de l’artiste ne sont pas là pour noyer le pois­son de l’érotisme, non qu’elles nagent en mers troubles mais elles pré­fèrent et de loin des his­toires d’O.

Des raies ali­tées (enfin presque) sont là pour signi­fier le désir, le beauté. L’érotisme est sauvé des eaux en y plon­geant juste avant la Renais­sance à la Vénus. Dans leurs bains, les sirènes res­tent en de beaux draps et les formes oblongues où elles prennent refuge créent une sacrée union plus qu’une union sacrée. A leur vue, le plai­sir du pauvre pécheur est à son comble.

Et ce n’est pas un hasard si Michèle Divoy est venue glis­ser ses ale­vines dans le port de Sète. Les cœurs s’y mêlent et les corps fré­tillent. Qu’importe si les filets de soles meu­nières se rompent. Chaque femme offre une place au voyeur dans la jungle des flots. Il se dirige vers elle, rêvant de se tré­mous­ser moins dans l’absolu qu’à por­tée du sexe, ravi et com­blé par de telles étoiles de mer.

jean-paul gavard-perret

Michèle Divoy, Poisson-chatte, gale­rie Le vent se lève, Sète, du 9 au 17 sep­tembre 2023.

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