La clarté des mots

Passe le verbe tel un ser­pent entre le des­tin des pierres comme la joie et la dou­leur, entre femme et moteur. Dehors appar­tient à son jeu, et ce d’un arran­ge­ment de phrase à un autre.

A deux pas, les images font-elles la même chose ? Appa­rem­ment non, car moins il existe d’appui et plus indes­truc­tible est leur mou­ve­ment. Nous ne pou­vons pas for­cé­ment le com­prendre puisque c’est cela sen­tir.
Dans le lan­gage, la sen­sa­tion pro­cède d’une abs­trac­tion. Le décou­page par les mots inves­tit la pente des images pour éco­per la sup­po­sée mer­veille de l’évidence.

Des uns aux autres, nous pou­vons croire à un jeu de mains dont ces diverses formes d’expression gar­de­raient le secret. Mais ce secret ne leur appar­tient pas. Dans tous les cas, c’est le corps qui gagne. Il tire au ras puis se barre et s’installe dans la rature de la nature.
Cette der­nière sanc­tionne le vu. Mais ce sont bien les mots qui affirment :“Le geai géla­ti­neux gei­gnait dans le jasmin”.

Pour René de Obal­dia, c’était, sans en avoir l’air, le plus beau vers de la langue fran­çaise. C’était là lais­ser venir le rêve avant de se blot­tir comme lui dans le silence et la pâleur blême de la nuit.
En voiture !

jean-paul gavard-perret

Photo Cheyco Ladmann

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