Colin Lemoine, Malgré

La capi­tale de la douleur

Le héros de ce roman se défi­nit par son addic­tion à la dou­leur entre “extase et ago­nie, quand la chair est remuée par la déme­sure”.
Il y est entré comme par une petite porte, sans choc, sans com­mo­tion comme si tout, un jour, était sorti d’un abîme ori­gi­nel ou d’une houle venue de loin.

Stupé­fié de stu­pé­fiants, perdu dans le dédale de ses visions, le nar­ra­teur expose son errance dans la nuit, ten­tant de trou­ver le som­meil et, écrit-il, avec comme seule unité de mesure “le kilo­dou­leur”. Le tout  à la recherche de sa vérité.
Cette dou­leur devient à force “un secret mal gardé” à la recherche d’un seul rêve : “ne plus dire et ne plus être dit” et sur­tout extraire de lui un tel mal incarné.

La fic­tion nous per­met de suivre cette débâcle dans l’espoir que la langue puisse fouiller le corps afin que se ren­contre enfin une alté­rité dans l’espoir, non de retrou­ver la lumière, mais que “l’ombre demeure sans peine” en offrant à l’imago du nar­ra­teur une image qui déli­vre­rait enfin sans condam­ner.
D’où la puis­sance d’un tel récit et de sa force évo­ca­trice rare.

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jean-paul gavard-perret

Colin Lemoine, Mal­gré, Gal­li­mard, coll. Blanche, février 2023, 176 p. — 18,50 €.

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