Ou l’humanité face à ses limites
Maurice Renoma prouve une fois de plus sa liberté d’interprétation, sa fantaisie surréaliste, et son esthétique iconoclaste et avant-gardiste capable de bouleverser le monde.
Gainsbourg, l’ami de toujours, l’avait d’ailleurs si bien compris jusque dans cet ars poetica où les deux aimaient à s’égarer bercés par les fantasmes des muses débridées.
“L’Appart” à l’ambiance intime, mais aussi dédié aux rencontres et aux expérimentations artistiques, a pour vocation d’accueillir l’art sous toutes ses coutures : il devient l’écrin parfait de cette sélection choisie des trois dernières expositions de l’artiste. Leur passé empiété par l’effet d’hybridation rend les trois machineries plastiques encore plus désirantes.
Le poisson rouge en plastique baptisé Cristobal, qui, d’une manière poétique et ludique, dénonce la surabondance du plastique partout dans le monde, la Symphonie qui réunit des photographies de Maurice et une sélection de toiles de William Bakaimo et Famakan Magassa, la Cosmogonie née des deux univers de Renoma et Jorge Luis Miranda Carracedo, créent une fusion dont le dénominateur commun est le détournement de notre perception en une mise en scène de l’humanité face à ses limites.
Ce qui n’empêche pas Renoma et le cas échéant de faire flèche de tout bois des Vénus aux mille hauts qu’il s’agit de défaire. Chacun peut ainsi répondre à la question que Daniel Rops a oublié de poser : “Petite mort où est ta victoire ?”.
Mais ici la trinité insolente est bien plus prodigue, elle laisse les hommes et les ladies gaga.
jean-paul gavard-perret
Maurice Renoma, Trilogie, l’Appart Renoma — 129 bis rue de la Pompe 75116 Paris, à partir du 25 novembre 2021,
Et bien laisser une lady Gaga , si on pense à la chanteuse , c’est pas une chouette récompense !