Quand les lignes fendent le support d’éclaircies acryliques
L’ineffable en peinture ne tolère aucune entorse à l’éthique de l’art. Et Christophe Mottet refuse à la plus infime parcelle de soumission aux effets de réalisme.
Dans son géométrisme abstrait et coloré, la présence au monde se crée dans des mélodies horizontales et verticales.
En de telles évasions et perspectives s’inscrit un espace autant de la séparation que de la présence dans un tel type de cristallisation. Il se peut que Mottet se souvienne des douleurs de l’enfance là où le fond noir devient celui de l’angoisse.
Mais sur ces pans il bâtit dessus sans relâche, il extrait une sève.
En toute élégance, les lignes fendent le support d’éclaircies acryliques. Mottet invente et propose le jour en réponse à la nuit la plus profonde qui est ainsi assaillie. D’où ces apparitions faces aux abîmes.
C’est une façon de redonner par l’abstraction une place à l’être comme à l’existence des choses véritables.
jean-paul gavard-perret
Christophe Mottet, Recherches plastiques, Ferme de Bressieux, 73000 Bassens, jusqu’au 7 novembre 2021.
Mottet a compris ” Ce que le jour doit à la nuit ”