La découverte de soi passe aussi par les collines toscanes
Passionnée par les artistes et les expérimentations créatives, la Suissesse Florence Grivel est historienne de l’art de formation. Elle a enseigné cette discipline à l’École des arts appliqués à Vevey et à l’École cantonale d’art de Lausanne.
Mais elle est, en outre, performeuse et auteure de fictions, de pièces de théâtre.
Elle peint aussi et a publié deux recueils d’aquarelles en dialogue avec les poèmes de Julien Burri (dont le génial “Ice&Cream”, éd. art&fiction). Elle est aussi critique d’art et commissaire d’exposition.
Et s’adonne, infatigable, à d’autres activités : scénariste, créatrice d’audio-guides, etc.
Son livre Sfumato — qui se double d’une performance scénique — décline une errance somme toute initiatique. Florence Grivel y superpose le récit de sa vie à une vision au milieu des paysages et de la vie italienne où soudain “les œuvres de Vermeer ou de Duchamp ont la saveur piquante de la rucola et le goût fruité du parmigiano”.
Bourrés d’énergie et d’humour, ces récits et vignettes colorées prouvent que l’art ne fait pas tout : “il est une affirmation plutôt qu’une rampe à questions, s’ajoutent les craintes et les élans d’une identité balbutiante.” Si bien que la quête de soi passe par d’autres chemins.
En effet, si l’art reste un puissant révélateur du réel, sa vérité peut parfois détourner du réel. Dès lors, la découverte de soi passe aussi par les collines toscanes.
Elles ne doivent pas être considérées uniquement comme des toiles de fond.
jean-paul gavard-perret
Florence Grivel, Sfumato. Je n’ai jamais vu la Joconde en vrai, art&fiction, coll. ShushLarry, Lausanne, 2021, CHF14.90.