Corriere della Sera / Cultura
« Medea » (1868) di Anthony Frederick Augustus Sandys
Nel nuovo libro di Matteo Strukul, le signore del fuoco: Pandora, Didone, Medea
di MARIA GRAZIA CIANI
7 settembre 2021
Le donne del mito e le fiamme: esce giovedì 9 settembre da Solferino il libro che l’autore dedica a un tema «magico e ineffabile», come spiega la grecista Ciani
« Magico e ineffabile » è il tema del fuoco. Ma, come il fuoco, inafferrabile e difficile da circoscrivere. La scelta dell’autore cade sull’antica Grecia, sul mondo variopinto, complesso e controverso del mito. Dovrebbe essere un saggio divulgativo, ma ne nasce una serie di monologhi teatrali, e la prospettiva narratologica è frutto di un’altra scelta – personale questa volta – e di una sfida : il cambiamento di prospettiva, il racconto dal punto di vista femminile.
Sfilano così sulla scena Pandora, la prima donna, Pentesilea, l’Amazzone, Didone, l’amante tradita da Enea, Medea, la sposa abbandonata da Giasone. Nella struttura, originale e complessa soprattutto nella parte relativa a Pandora, si inseriscono altri miti, tutti legati al fuoco, leggende tratte da quella infinita riserva che i Greci ci hanno lasciato in eredità.
Pandora raccoglie il testimone di Prometeo per vendicare il titano crudelmente punito da Zeus e per espiare la propria colpa : quella di aver aperto il vaso famoso donatole dal padre degli dèi e aver così riversato i mali sull’umanità. L’autore l’accompagna in un lungo e travagliato cammino di redenzione : è un’epica al femminile, in cui colei che fu la prima donna, l’Eva dei Greci, creata dal dio Efesto con acqua, terra e fuoco, percorre la terra degli uomini insegnando a usare il fuoco in tutti i modi possibili, ad amarlo e proteggerlo, a temerlo e combatterlo.
E poiché nelle storie «si cela il potere della rinascita», a fornirlo di un « corredo di leggende »: per prima la storia di Fenice, il misterioso uccello che rinasce dalle sue ceneri; poi Fetonte e il fiammeggiante carro concessogli dal padre, il dio Sole, con cui il giovinetto inesperto incendia la terra finché viene abbattuto dal fulmine di Zeus ; è la volta di Ecate, signora dell’oscurità, e delle due torce con cui fiocamente illumina il regno dei morti. Pandora compie così il cammino iniziato da Prometeo e la sua vicenda raccoglie insieme una storia del fuoco nelle sue applicazioni concrete, mista alle antiche leggende di morte, di rinascita, di distruzione.
Una vivida fiamma percorre tutto il libro: sia l’incendio di una foresta o l’incendio di Troia o il rogo degli eroi e delle streghe, sia la ferita ardente e bruciante dell’amore o del rimorso o di ogni smisurata passione. E le molteplici descrizioni sono di volta in volta diverse e «nuove», sorrette da un lessico ricco di varianti e da una «fervida» immaginazione («la corona di lingue rosse dal cuore d’oro» della fucina di Efesto, la «liquida fiamma» del fiume infernale Piriflegetonte, la «belva liquida», «il piccolo globo pulsante e bollente» — sono solo alcuni esempi). Dopo la lunga introduzione di Pandora — frutto di una fantasia sapientemente orchestrata — Pentesilea, Didone e Medea si ricollegano maggiormente alle fonti (puntualmente indicate nella Nota d’autore) — ma anche qui con inserti e scelte personali, tese a evidenziare la prospettiva femminile e insieme il tema centrale del fuoco.
Il fuoco è spesso l’elemento alla cui luce ardente le donne amano sostare per rievocare la vita, il passato : come Pandora e più tardi Medea. Pentesilea, già ombra nell’Ade, si specchia nel Piriflegetonte, e nel «liquido fiume di fiamma» vede riflessa tutta la sua storia: una storia cruenta dove il fuoco marchia la persona (il seno destro delle Amazzoni mutilato per renderle più adatte al combattimento), «divora le viscere» per il rimorso (l’uccisione, sia pur accidentale della compagna Ippolita), brucia il cadavere di Ettore, le navi degli Achei e infine Pentesilea stessa, uccisa da Achille e sepolta a Troia con gli stessi onori tributati a Ettore. Da rilevare il ridimensionamento della figura di Achille, l’eroe degli eroi, che qui, pur sedotto dalla bellezza e dal coraggio della donna guerriera, non riesce a difenderne l’onore né a proteggere il suo corpo dagli insulti di Diomede
(il mito dominante è quello di un Achille vincitore e nello stesso tempo innamorato e rispettoso della sua vittima illustre). Sono invece gli Atridi, entrambi, Agamennone e Menelao a compiere ciò che Achille non era riuscito a fare: recuperare il corpo di Pentesilea, renderlo a Priamo e al rito sacro e solenne della sepoltura eroica. […]
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traduction :
Dans le nouveau livre de Matteo Strukul, [Il fuoco di Pandora : Le feu de Pandore, ndt ], les dames du feu : Pandore, Didon, Médée
par MARIA GRAZIA CIANI
7 septembre 2021
Les femmes du mythe et les flammes : paraît le jeudi 9 septembre chez Solferino le livre que l’auteur consacre à un thème « magique et ineffable », comme l’explique l’helléniste Ciani.
« Magique et ineffable » est le thème du feu. Mais, comme le feu, insaisissable et difficile à cerner. Le choix de l’auteur tombe sur la Grèce antique, le monde multicolore, complexe et controversé du mythe. Cela devrait être un essai de vulgarisation, mais il en naît une série de monologues théâtraux, et la perspective narrative est le fruit d’un autre choix — personnel cette fois — et d’un défi : le changement de perspective, le récit du point de vue féminin.
Ainsi défilent sur scène Pandore, la première femme, Pentesilée, l’Amazone, Didon, l’amant trahi par Énée, Médée, l’épouse abandonnée par Jason.
Dans la structure, originale et complexe surtout dans la partie relative à Pandore, s’insèrent d’autres mythes, tous liés au feu, légendes tirées de cette réserve infinie que les Grecs nous ont laissé en héritage. Pandore prend à témoin Prométhée pour venger le titan cruellement puni par Zeus et pour expier sa faute : celle d’avoir ouvert le vase célèbre qui lui a été donné par le père des dieux et d’avoir ainsi déversé les maux sur l’humanité. L’auteur l’accompagne dans un long et tourmenté chemin de rédemption : c’est une épopée au féminin, dans laquelle celle qui fut la première femme, l’Ève des Grecs, créée par le dieu Héphaïstos avec eau, terre et feu, parcourt la terre des hommes en apprenant à utiliser le feu de toutes les façons possibles, à l’aimer et à le protéger, à le craindre et à le combattre.
Et parce que dans les histoires « se cache le pouvoir de la renaissance », pour l’alimenter d’un « ensemble de légendes » : la première est l’histoire du Phénix, l’oiseau mystérieux qui renaît de ses cendres ; puis Phaéton et le char flamboyant que lui a accordé son père, le dieu soleil, avec lequel le jeune homme inexpérimenté brûle la terre jusqu’à ce qu’il soit abattu par la foudre de Zeus ; puis c’est le tour d’Hécate, dame des ténèbres, et des deux torches avec lesquelles elle illumine faiblement le royaume des morts.
Pandore accomplit ainsi le chemin commencé par Prométhée et son histoire réunit ensemble une histoire du feu dans ses applications concrètes, mêlée aux anciennes légendes de mort, de renaissance, de destruction. Une flamme vive parcourt tout le livre : soit l’incendie d’une forêt ou l’incendie de Troie ou le bûcher des héros et des sorcières, soit la blessure ardente et brûlante de l’amour ou du regret ou de toute passion démesurée. Et les multiples descriptions sont à chaque fois différentes et « nouvelles », soutenues par un lexique riche en variantes et par une « fervente » imagination (« la couronne de langues rouges au cœur d’or » de la forge d’Héphaïstos, la « flamme liquide » du fleuve infernal Pyriphlégéthon, la « bête liquide », « le petit globe battant et bouillant » — ne sont que quelques exemples).
Après la longue introduction de Pandore — fruit d’une fantaisie savamment orchestrée — Pentesilée, Didon et Médée se rattachent davantage aux sources (indiquées avec précision dans les note de l’auteur) — mais aussi ici à des inserts et des choix personnels, visant à mettre en évidence, dans l’ensemble, la perspective féminine et le thème central du feu.
Le feu est souvent l’élément à la lumière ardente duquel les femmes aiment s’arrêter pour évoquer la vie, le passé : comme Pandore et plus tard Médée. Pentesilée, déjà ombre dans l’Hadès, se reflète dans le Pyriphlégéthon, et voit réfléchie toute son histoire dans le « fleuve liquide des flammes » : une histoire sanglante où le feu marque la personne (le sein droit des Amazones mutilé pour les rendre plus aptes au combat), « dévore les entrailles » à cause du le remords (le meurtre, même accidentel, de la compagne Hippolyte),
Il brûle le corps d’Hector, les navires des Achéens et enfin Pentesilée elle-même, tuée par Achille et enterrée à Troie avec les mêmes honneurs qu’Hector. À noter le redimensionnement de la figure d’Achille, le héros des héros, qui ici, bien que séduit par la beauté et le courage de la femme guerrière, ne parvient pas à défendre son honneur ni à protéger son corps des insultes de Diomède (le mythe dominant est celui d’un Achille vainqueur et en même temps amoureux et respectueux de sa victime illustre).
Ce sont les Atrides, tous les deux, Agamemnon et Ménélas, qui accomplissent ce qu’Achille n’avait pas réussi à faire : récupérer le corps de Pentesilée, le rendre à Priam et au rite sacré et solennel de la sépulture héroïque.[…]
frederic grolleau
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