Olivier Gay & GeyseR, Démonistes — t.01 :“Vlad”

Quand démons et humour font bon ménage

À Surin l’immortelle, outre la popu­la­tion habi­tuelle d’une capi­tale, on trouve une aca­dé­mie de l’Occulte et des démo­nistes. Depuis hier, il s’est formé une faille ouverte sur une dimen­sion ter­ri­fiante. Les plus ter­ribles démons invo­qués par Orthas, le meilleur des démo­nistes, échouent à la com­bler. De plus, elle s’agrandit. Informé, le roi s’inquiète. C’est la reine qui évoque Vlad le gla­dia­teur. Il fut, semble-t-il le meilleur démo­niste du royaume avant de dis­pa­raître.
Mal­gré le peu d’enthousiasme dont fait preuve Orthas, le roi lui ordonne d’aller le cher­cher. Alors qu’à l’aube, l’expédition fran­chit les murailles, Tillie, une jeune femme s’invite avec éner­gie dans la troupe. Elle a été, selon des ménes­trels, le grand amour de Vlad, celle pour qui il a ris­qué sa vie dans l’arène.
Lorsque le lieu de retraite de Vlad est décou­vert, après une longue quête et une ter­rible bataille, le groupe découvre le démo­niste dans un coma pro­fond. Il est pro­tégé par un démon major­dome intransigeant…

Ce pre­mier volet du dip­tyque met en place rapi­de­ment les bases de l’intrigue et entre dans le vif du sujet, à savoir un récit fan­tas­tique met­tant en scène un uni­vers où les démons vont et viennent. Le ton géné­ral est à la fois hor­ri­fique et humo­ris­tique. Les dia­logues sont pétillants, fleu­rant le bon mot, la réflexion déca­lée, pour le plus grand plai­sir de la lec­ture. C’est vivi­fiant !
Les situa­tions res­tent cepen­dant ten­dues mêmes si des conte­nus de l’intrigue sont cocasses, voire ser­vis avec une cer­taine iro­nie. La pres­sion se main­tient car les décès sont fré­quents et plu­tôt brutaux.

Les per­son­nages sont bien construits et jouent leur par­ti­tion avec talent. Le scé­na­riste fait preuve d’une belle ima­gi­na­tion tant pour les rebon­dis­se­ments que pour le bes­tiaire démo­niaque. Les des­sins de Gey­seR ren­forcent le cli­mat ini­tié par le scé­na­rio, avec une gale­rie de monstres du plus bel effet, de magni­fiques décors et une expres­si­vité des per­son­nages, même lorsque ceux-ci ne sont pas humains.
Il pri­vi­lé­gie d’ailleurs les gros plans. Il faut tra­quer les détails sou­vent iro­niques, facé­tieux, semés dans les vignettes comme cette reine assise sur son trône et qui… tri­cote une sorte d’écharpe. C’est à Gibie qu’il échoietla mise en cou­leurs, tache dont elle s’acquitte avec brio, usant d’une palette brillante, vive, haute en intensité.

Un pre­mier tome que l’on prend grand plai­sir à décou­vrir pour le ton géné­ral du récrit, ses péri­pé­ties enle­vées et son gra­phisme d’une grande qualité.

serge per­raud

Oli­vier Gay (scé­na­rio), Gey­seR (des­sins) & Gilie (cou­leurs), Démo­nistes — t.01 : Vlad, Bam­boo, label “Dra­koo”, février 2021, 48 p. – 14,00 €.

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