Priscilla Rattazzi est née en Italie, à Rome. Elle a quitté l’Italie pour les États-Unis en 1974. Elle a étudié la photographie avant de travailler comme assistante du photographe Hiro.
D’abord photographe de mode, elle s’en est détournée et son travail est devenu plus personnel.
La créatrice s’est rendue pour la première fois dans le sud-ouest de l’Utah il y a dix ans pour explorer et photographier les paysages majestueux et désertiques, dramatiques et arides faits d’énormes falaises presque menaçantes mais monumentales et entourées de silence.
Lorsqu’elle a appris que le parc national du Grand Staircase-Escalante allait être amputé, elle a décidé de défendre ce paysage remarquable. Elle a photographié des colonnes uniques en forme de champignon de roches altérées connues sous le nom de «hoodoos» (mot emprunté à la sorcellerie folklorique apportée aux Amériques par des Africains réduits en esclavage).
Ces structures improbablement et incroyablement équilibrées semblent être conjurées par magie mais sont en fait formées par des couches de roche tendre qui s’érodent au fil du temps, laissant un « chapeau » de roche dure.
L’artiste poursuit sa lutte afin de bloquer la décision de l’administration mais, en février 2020, le ministère de l’Intérieur a publié des plans définitifs du forage et de l’exploitation minière dans ces terres.
Un appel est en cours. C’est pourquoi les photographies sublimes de tels monuments revêtent une urgence renouvelée.
jean-paul gavard-perret
Priscilla Rattazzi, Hoodooland, Galerie Staley-Wise, New York du 17 septembre au 7 novembre 2020.