Le Prince des voleurs

Un voyage à Venise avec le mys­té­rieux Prince des Voleurs…

Pros­per et Bo sont deux orphe­lins qui cherchent refuge dans le dédale des ruelles de Venise. Ils fuient leur riche tante Esther, qui a décidé de les sépa­rer en adop­tant seule­ment le petit Bo. Recueillis par une bande de gamins des rues, ils se cachent dans un cinéma aban­donné et font la connais­sance de Sci­pio, le Prince des voleurs. Ce der­nier aide la joyeuse troupe à sur­vivre en com­met­tant de petits lar­cins. Un jour, Bar­ba­rossa, l’antiquaire qui recèle leurs objets volés, les met en rela­tion avec un mys­té­rieux comte, qui les charge d’effectuer un bien curieux cam­brio­lage chez une artiste connue. Il s’agit de déro­ber l’aile en bois d’un vieux manège. Une mis­sion qui pour­rait s’avérer facile pour la bande du Prince des voleurs, mais qui va mettre en péril leur équi­libre et leur ami­tié, d’autant plus qu’un détec­tive a été man­daté par la tante Esther pour retrou­ver Bo et Prosper !

Corne­lia Funke, roman­cière alle­mande répu­tée, signe un pre­mier roman jeu­nesse trés réussi, qui a déjà été tra­duit dans plu­sieurs langues. On com­prend dès les pre­mières pages les rai­sons de l’engouement du jeune public pour ce texte. Les per­son­nages sont atta­chants, l’aventure est au rendez-vous à chaque page, l’ambiance très dix-neuvième siècle fait pen­ser à cer­tains grands clas­siques, et pour­tant l’action prend place à l’ère des télé­phones por­tables. Le charme est sans doute accru par la situa­tion géo­gra­phique choi­sie pour plan­ter le décor : les canaux de Venise à l’entrée de l’hiver dif­fusent une ambiance pro­pice au mys­tère. Au détour des ruelles orne­men­tées de lions et de sculp­tures variées, le lec­teur a envie de se perdre en sui­vant les héros. Il a envie de venir en aide à ses deux orphe­lins, qui font l’apprentissage de l’amitié et de la vraie vie.

Ce texte est éga­le­ment une trés belle para­bole sur la dif­fi­culté d’être un enfant et sur l’envie de deve­nir adulte, alors que dans le même temps, cer­tains adultes du roman n’aspirent qu’à une chose, (re)trouver l’insouciance de l’enfance. Ce thème appa­raît dès la pre­mière page du roman, ” les adultes ne se sou­viennent plus com­ment c’était d’être un enfant… ils racontent comme c’était bien d’être un enfant. Mais de quoi rêvaient-ils ? …de deve­nir enfin adultes…”. Espé­rons que Le prince des voleurs éclai­rera le lec­teur sur ses rêves d’enfant.

franck bous­sard

Cor­ne­lia Funke, Le Prince des voleurs, Hachette, 2003, 455 p. — 12,00 €. A par­tir de 10 ans.

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