Né en 1941 à Berne, en Suisse, après une formation à l’école normale, l’artiste vient de disparaître. Il se consacre dés 1963 à ses recherches artistiques où il ne cesse de transformer des portraits et des corps d’abord en statuettes réalisées à partir de carton ondulé, puis à partir des années 80 il travaille selon d’autres métamorphoses.
Affirmant que “nous ne voyons jamais le réel qu’à travers des distorsions, des fragments, des métamorphoses”, il est happé par le médium photographique car, dit-il encore, : “La photographie ne cesse de me poser des questions. Elle est l’enregistrement d’une situation, mais elle est bien plus que cela. Elle entretient un rapport étroit avec ma sculpture qui ne se comprend que par la mise en jeu de la différence des points de vue et l’emploi de la réalité spectaculaire.”
L’artiste suisse par divers biais ne cessa de chercher à interroger la perception que l’on a du réel. Entre autres, par les métamorphoses, distorsions et d’anamorphoses. Dans ses photographies il trompe les habitudes de notre regard et se fait le magicien de l’illusion.
Toujours prêt à expérimenter différentes techniques de la photographie (jusqu’aux polaroïds ou aux photomatons), il capte les formes que l’on croit reconnaître et qui nous semblent familières (comme les photographies d’Elvis, de Marilyn ou de Pin-ups) mais, au sein de ses stratégies, elles se dérobent selon le point de vue que mentalement et inconsciemment choisit le spectateur lui-même.
Quant à ses sculptures, assemblages de matériaux divers, elles ne se livrent que sous un angle précis afin de mêler intuition sensible et procédés d’optique qui se jouent, disait-il, “de la fiction du regard” comme toute fiction du reflet dans un miroir.
jean-paul gavard-perrert