Carole Naggar est poètesse (“Voyage à Kyoto”,“Haiku de Nuit”, “Cité du Sang / Le Bain”, “Egypte”, “En Blanc”), historienne de la photographie, conservatrice et peintre. Elle contribue régulièrement à Aperture et à Time Lightbox. Depuis 2014, elle est rédactrice en chef de la série Magnum Photos Legacy Biography.
Elle a écrit de nombreuses biographies de photographes qu’elle aime et avec lesquels elle a parfois travaillé : “Saul Leiter : In My Room”, “Eve Arnold, An Illustrated Biography”, “Bruce Davidson, An Illustrated Biography”, “David Seymour : Vies de Chim” (Contrejour). Elle a publié aussi des livres de ses propres photos (dont “Mexico Through Foreign Eyes”) et a cofondé Pixelpress où elle a travailLé jusqu’en 2006. Née en Egypte, elle vit entre New York et Paris.
Elle propose ici une forme particulière d’autobiographie en miettes, par sauts et gambades, où se retrouve sa poésie directe et émouvante (mais sans pathos). Jaillissent ses sentiments comme par exemple lorsqu’elle évoque le cimetière du Père Lachaise et autres “jardins de la mort” où “l’espace est empli de chants d’oiseaux” et où l’artiste, fille du désert, médite “loin des bruits négatifs de la ville”.
Elle y reconnaît les siens comme David, exilé de désert comme elle et qui fut bercé “par une aya roucouleuse et grosse”. Mais Carole Naggar ne s’appesantit jamais.
Et ce, comme si elle voulait donner toute la place autres autres créateurs : Boubat, Cartier Bresson, John Berger, Alain Tanner, Sabine Weiss et bien d’autres. Le tout dans une traversée du monde où ses rencontres eurent et ont lieu.
Tout est à la fois léger et fort : le sentiment d’exister parcourt cette autobiographie où l’ego est remisé.
jean-paul gavard-perret
Carole Naggar, Récits instantanés, Atelier de l’Agneau, coll. “biophotos”, Atelier de l’Agneau, 2019, 144 p. — 20,00 €.
Merci Jean-Paul pour ce bel article!
Carole