Ce livre est habité d’un monde autant de fantômes que de vivants. Ils lui donnent une dimension onirique par-delà son aspect “documentaire”. D’autant que les textes poussent dans un sens opposé au simple reportage. La matière photographique s’empare du réel sans “faire fiction” mais afin de créer un portrait des lieux que les artistes explorent dans leur dialogue libre.
Ils révèlent plusieurs facettes de ce qui les intéressent et retiennent mais avec une possibilité d’interprétation laissée ouverte pour le lecteur.
Le parcours permet chaque fois de découvrir des images imprévues sans pour autant tourner à un catalogue avec un castelet de marionnettes. Au final existe un hommage au quelconque comme au grandiose et au passage de temps au gré des déambulations. Photographes-enquêteurs-poètes, Frayssinet et Aribaud créent des appels d’air. Ils font passer par différentes émotions et idées que les images et textes génèrent.
La dramaturgie du livre présente de fait une suite d’envers et de hors-champs, sans artifice et sans chercher à plaire facilement au sein de points de bascule d’une théâtralité urbaine hors simulacre.
De telles prises de vue et leurs textes suscitent plus que la curiosité. Le dehors chez les deux artiste fait le jeu du dedans dans une mise en scène qui reconstruit des instants de vie repris et corrigés par leur transfusion en livre.
jean-paul gavard-perret
Dani Frayssinet & Jean Luc Aribaud, M-RT Vivre, Corridor Elephant, Paris, 2019, 146 p.
Merci M. J-P G-P, pour ce regard porté sur notre travail.
Habituellement, je vous lis dans le Niepcebook. Ça fait un autre effet quand c’est de nous qu’il s’agit. J’en profite pour vous dire combien elles m’impressionnent, vos présentations des portfolios dans le NB.
Au plaisir de faire votre connaissance.
dani
Et je découvre à l’instant ! Quel bonheur d’être compris !
Merci pour ce bel article.
Jean-Luc.