Régis Hautière & Adriàn, L’Orphelin de Perdide — t.01 : “Claudi”

Sur une pla­nète par­ti­cu­liè­re­ment hostile…

Les Édi­tions Glé­nat ont eu la bonne idée de conti­nuer à faire paraître cette série de BD issue des romans de Ste­fan Wul. Il ne man­quait que deux romans à la série ini­tiale : La Mort vivante et L’Orphelin de Per­dide. Ce der­nier, paru au pre­mier tri­mestre 1958 dans la col­lec­tion Anti­ci­pa­tion du Fleuve Noir sous le dos­sard n°109, est un superbe récit jouant avec les para­doxes temporels.

Claudi est un petit gar­çon de quatre ans. Il admire, juché sur Sami, son ani­mal de com­pa­gnie, le vais­seau spa­tial de Max, un ami de ses parents. Celui-ci essaie de convaincre Mar­tha de l’accompagner, de par­tir quelques temps pour évi­ter l’enfer de l’été sur cette pla­nète. Mais, elle et Claude, son mari, ont trop investi dans leur exploi­ta­tion pour la lais­ser sans sur­veillance. Sou­dain Claude fait irrup­tion car il a repéré la police inter­stel­laire en approche. Max, le contre­ban­dier s’enfuit. Avant d’embarquer, Mar­tha lui confie son nou­veau pro­to­type d’émetteur-récepteur fonc­tion­nant avec les ondes sub­spa­ciennes, avec le pro­jet de faire des tests. Max tente un saut quan­tique face à un vor­tex.
Sur Per­dide, l’invasion des fre­lons est en avance. Si Mar­tha et l’enfant peuvent se mettent à l’abri dans un véhi­cule, Claude suc­combe à leur attaque. Si Max échappe au trou noir, le saut a échoué. Il doit faire répa­rer les dégâts mais sur­tout res­ter dis­cret et ne pas se faire repé­rer par la police. Mar­tha veut rejoindre une autre ferme. Elle casse le véhi­cule en vou­lant évi­ter un ani­mal. Contraint de conti­nuer à pied, le petit groupe est rejoint par les fre­lons. Elle confie le second émet­teur à Claudi, lui recom­man­dant de bien suivre ce que l’appareil va lui dire, le fait rejoindre la forêt proche où les arbres dégagent une odeur qui repoussent les insectes et met le feu à la savane pour détruire le nuage de guêpes…

Stefan Wul s’est atta­ché à dépeindre un décor, res­ti­tuer une atmo­sphère, à mettre de la cou­leur sur une intrigue qui aurait mieux convenu au for­mat d’une novella. Mais il renoue avec une de ses thé­ma­tiques pré­fé­rées, celle de l’individu en butte à un envi­ron­ne­ment hos­tile. Régis Hau­tière a choisi de racon­ter, en la moder­ni­sant et en l’étoffant, cette his­toire en deux tomes tant elle est riche et offre des déve­lop­pe­ments d’intrigues secon­daires non pré­vues ou non mises en scènes par l’auteur du livre en rai­son du signage rigou­reux de l’époque.
Le récit se séquence eu deux par­ties, celle rela­tive à l’enfant et son ani­mal qui se lais­se­raient ten­ter par les pièges attrac­tifs de cette pla­nète hos­tile et celle de Max qui essaie par tous les moyens de le pro­té­ger de ces pièges et de faire répa­rer au plus vite son vais­seau pour rejoindre l’enfant. Le scé­na­riste, par une alter­nance rapide des deux par­cours, donne un tempo dyna­mique au récit, mul­ti­pliant les péri­pé­ties. On peut regret­ter, tou­te­fois, que des indi­ca­tions mettent sur la voie du remar­quable dénoue­ment un peu trop vite.

Le gra­phisme est assuré par Adriàn qui donne un des­sin éner­gique, semi-réaliste. Il réa­lise une mise en pages tonique avec des écla­tés, des pers­pec­tives attrac­tives des séquences très fortes. Avec Claudi, les auteurs signent un pre­mier volume pas­sion­nant à découvrir.

serge per­raud

Régis Hau­tière (scé­na­rio d’après le roman de Ste­fan Wul) & Adriàn (des­sin et cou­leur), L’Orphelin de Per­dide — t.01 : Claudi, Glénat-Comix-Buro, coll. “Hors col­lec­tion”, sep­tembre 2018, 56 p. – 14,50 €.

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