Le 20 juin, les éditions l’Iconoclaste présentaient les quatre livres que Sophie de Sivry a choisis pour la rentrée 2018. C’était une soirée littéraire des plus réussies que j’aie connues : les discours des auteurs étaient intéressants et assez brefs, la lecture (assurée par Coline Serreau) mettait bien en valeur les textes, et le bluesman camerounais Roland Tchakounté les accompagnait de façon parfaite.
L’assistance, composée principalement de libraires et de critiques, s’est ensuite attardée à festoyer, avec un plaisir manifeste, dans le bel espace situé au 17, rue Visconti, dont l’arrière-cour offrait aux fumeurs le luxe de savourer leur vice sous les vieux arbres du jardin voisin.
Marie-Aude Murail, célèbre en tant qu’auteur de livres pour la jeunesse, a présenté sa saga familiale, En nous beaucoup d’hommes respirent (à paraître le 29 août, 300 p. – 22,90 €.), basée sur les archives de plusieurs générations, dont elle-même. L’ouvrage se lit d’une traite et procure d’autant plus de plaisir qu’il est illustré par des fac-similés de photos, de lettres, de journaux intimes et d’autres documents au parfum d’époque. Les personnages apparaissent tous fascinants, d’une manière ou d’une autre ; j’avoue un faible particulier pour l’aïeul sculpteur, Raoul Barrois, qui eut le coup de foudre pour une jeune fille dont il ignorait tout (sa future épouse) et pour le père, Gérard Murail, dont l’enfance effarante et la faible instruction ne l’ont pas empêché de devenir poète, de vivre sa jeunesse avec extravagance, puis de fonder une famille qu’il réussit à nourrir en exerçant des métiers variés.
Marie-Aude Murail elle-même se représente en utilisant des extraits d’écrits remontant à sa jeunesse, pour finir sur un dialogue émouvant entre celle quelle fut à 17 ans et celle qu’elle est à présent.
Jean-Baptiste Naudet, grand reporter, débute dans la littérature avec La Blessure (à paraître le 29 août, 230 p. – 18,00 €.), roman biographique et autobiographique, inspiré du premier amour de sa mère, Robert Sipière, tué au combat pendant la guerre d’Algérie. La correspondance de Robert et Danielle, incluse dans le livre, s’entrelace avec des séquences narratives consistant à reconstituer le parcours de Robert, et avec des passages autobiographiques.
Naudet est l’un des rares auteurs contemporains à savoir décrire la guerre de façon convaincante, ayant “couvert“ de nombreux combats par le passé. Par ailleurs, son histoire familiale et personnelle a de quoi vous mettre la larme à l’œil.
Avant La vraie vie (à paraître le 29 août, 200 p. – 17,00 €.), Adeline Dieudonné a publié des nouvelles et une pièce de théâtre. Son premier roman est centré sur une protagoniste aux parents défaillants et dont le petit frère a cessé de rire après un violent accident.
Julien Cabocel, auteur, compositeur et interprète de chansons, débute lui aussi dans le genre romanesque, avec Bazaar (à paraître le 29 août, 230 p. – 17,00 €.), l’histoire d’un publicitaire qu décide de tout quitter et qui s’installe dans un motel planté au milieu de nulle part.
Gageons que ces livres trouveront leur public.
agathe de lastyns
L’iconolaste,
- Marie-Aude Murail, En nous beaucoup d’hommes respirent, 29 août, 300 p. – 22,90 €.
– Jean-Baptiste Naudet, La Blessure, 29 août, 230 p. – 18,00 €
- Adeline Dieudonné, La vraie vie, 29 août, 200 p. – 17,00 €.
- Julien Cabocel, Bazaar , 29 août, 230 p. – 17,00 €.