Patrice Maltaverne, Débile aux trois quarts

La puis­sance du feu

Il reste dans ce texte bien plus qu’un bon quart de luci­dité à son auteur. Mal­ta­verne y fait la preuve de ses intem­pé­rances poé­tiques publiées d’abord dans divers revues (“La belle-mère dure”, “Microbe”, “La Feuillue hiver­nale”, “La Tri­bune du Jelly Rod­ger” entre autres). Datés de 10 ans, ces textes conservent toutes leurs puis­sances de feu.
L’auteur fait dan­ser des « pis­seuses » au « cercle rouge au milieu de leur chouette nom­bril » un houla-houp enfié­vré. Manière d’oublier les aléa jacta est des jac­tances poli­ti­ciennes. Plus loin — der­rière les sta­tions Total où s’offrent des œufs de Pâques - se cachent les éle­vages des vola­tiles dont l’ubiquité sur­plombe les pompes à plai­sirs d’essence.

Malta­verne cultive ses déca­lages « poé­triques » pour sus­ci­ter l’autonomie mys­té­rieuse de nos réac­tions. La vacuité du monde s’inscrit en des suites de spec­tacles. Ils révèlent la force d’un risque et réin­ter­prètent une réa­lité en régres­sion à l’aune d’une rai­son déré­glée. La dyna­mique de l’écriture hors de ses gonds mobi­lise un absolu par­fai­te­ment chi­mé­rique.
Quant à la force des mots, elle che­vauche des fron­tières bien arrê­tées et sauve de la dérive en inven­tant un off-scène pour pié­ger les numé­ros des poli­tiques et autres bate­leurs au degré zéro de magnétisme.

jean-paul gavard-perret

Patrice Mal­ta­verne,  Débile aux trois quarts, Edi­tions Gros Textes, Font­fou­rane, 2017, 20 p. — 19,00 €.

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