En hommage au poème « L’Autre » d’Andrée Chédid (fil inspirateur de l’exposition), Josef Ciesla entre peintures, sculptures et dessins renvoie à un au-delà de la figure pour un exercice de surgissements. L’ombre humaine est donc ouverte par le plasticien. Tout se joue entre une masse confuse et les signes qui s’en dégagent.
Le travail consiste à rendre une absence présente qui exerce sur l’esprit et sur la perception une fascination. De la matière – et quelle qu’en soit la nature – émerge une lumière inconnue mais qui ne nous est pas étrangère puisqu’il s’agit de “cette chair qui nous compose”.
Ciesla soulève l’étrange magma du chaos et de l’ordre de notre viande de l’inconscient qui la travaille. Chaque pièce désigne l’être sans le nommer en des transpositions plastique là où tout prend l’aspect d’une surface qui se refuse et s’ouvre pour les défilé d’impressions existentielles. Nous sommes mis en présence de ce que nous ne distinguons pas tant nous restons souvent les passants solitaires dans la rue quelconque de nos existences.
Existe une double action : expansion, énergie mais aussi « manque » de « L’Autre » ou le recueil de ses marques qui deviennent la substance même de l’art. Cette interaction impose une puissance envoûtante. Chaque œuvre égare. Elle porte à proximité de la disparition mais aussi de l’imminence d’un retour.
jean-paul gavard-perret
Josef Ciesla, L’Autre (d’après un poème d’Andrée Chédid), galerie 48, Lyon, du 18 mai au 1er juillet 2017.