Leone Frollo, Les femmes de Leone Frollo

Vintage trop vintage

Dans la BD ita­lienne pour adultes des années 70, les per­son­nages comme Dia­bo­lik, Sata­nik, Jeza­bel etc. prirent le devant de la scène avec deux créa­teurs : Renzo Bar­bieri et Giorgo Cave­don. Frollo les rejoint bien­tôt. Il des­sine quelques numé­ros de « Ter­ror Gigante » puis est aux manettes de la série « Luci­fera » dont il des­sine les pre­miers numé­ros. Vient ensuite en 1972 ce qui est consi­déré comme son chef-d’œuvre « Bian­ca­neve » qu’il des­si­nera pen­dant 26 numé­ros. Suit « Naga » avant que Frollo, tou­jours incons­tant, dérive vers la science-fiction avec « Fan », saga pla­né­taire où le héros veut sau­ver l’univers d’un tyran qui fut autre­fois son ami.
Il des­sine ensuite « Yra la vam­pira » puis les bor­dels pari­siens avec la série « Casino ». Elle est sui­vie par l’invention de l’homme tigre à la féro­cité rare « Lord Tiger » qui sera un échec. Il res­tera un temps encore dans les his­toires d’horreurs (pour la série puis col­la­bore à des séries telles que « Gla­mour inter­na­tio­nal » et « Diva » qui deviennent des port­fo­lios de des­sins érotiques).

Dès qu’il estime tour­ner en rond, Frollo passe sans pro­blème d’un per­son­nage à un autre. Grand des­si­na­teur, le Véni­tien est sou­vent des­servi par des sce­na­rii plu­tôt fades à l’exception sans doute de « Bian­ca­neve » et « Naga » aux amours illi­cites même si dans cette seconde série le pro­ces­sus de « baise » tend à se répé­ter ad libi­tum. Frollo garde néan­moins ses fans. Et son art-book en tant que recueil d’illustrations en dehors d’histoires valo­rise le tra­vail et les des­sins de femmes qui sortent des crayons, pin­ceaux et de l’imaginaire de celui qui est consa­cré comme le « Maître du Rialto ».
Jouant autant des lignes élan­cées que des chairs plan­tu­reuses, l’artiste désha­bille ses héroïnes avec élé­gance. Reste néan­moins que cet éro­tisme fait son âge et est désor­mais d’un autre âge. Le charme des femmes et les nar­ra­tions sont par­fai­te­ment atten­dues. Demeure néan­moins le talent d’un artiste qui aura fait de la sen­sua­lité sophis­ti­quée et chic son image de marque. Mais elle est désor­mais surannée.

jean-paul gavard-perret

Leone Frollo,  Les femmes de Leone Frollo, Fran­co­mac, 2016.

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