Entretien avec l’auteur de e-space
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Savoir que je vais bâtir.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Ils ont changé, ils sont devenus plus accessibles . Je rêve d’un séjour à New York et un autre à Tokyo en immersion sur une période indéterminée. (J’ai gardé mon âme d’enfant).
A quoi avez-vous renoncé ?
Tout ce que je n’ai pas vécu volontairement jusqu’à maintenant.
D’où venez-vous ?
Bretagne, Pays Basque, Marseille, Céphalonie (en Grèce) , Égypte, Trets en Provence, Collioure, Jaujac, Clot Davin, La Garenne Colombes, Le Port Marly , La Celle st Cloud, Le Vésinet, Poissy, Carrières sous Poissy Vaux sur Seine et Les Mureaux.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une curiosité intellectuelle et une sensibilité à fleur de peau.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Boire un café en prenant mon temps, chantonner en marchant ou en photographiant.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Je ne me considère pas être distinct des autres. Je fais partie d’un tout artistique. Nous avons tous une sensibilité différente même lorsqu’on suit ou copie un autre artiste. En cela, nous nous ressemblons tous. Donc personne ne se distingue parmi nous, encore moins moi.
Comment définiriez-vous votre approche de la ville ?
Il faut s’affranchir de l’approche qu’ont les autres pour construire la sienne. Elle peut être montrée sous des angles différents : architecture, histoire, urbanisme, humanisme, transports, rêverie, inconscient et conscient, émotionnel et indifférent, mise en scène et sur le vif, temporelle et intemporelle. La ville est multiple.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
La pub Myriam fin août 1981, j’avais 11 ans. C’est mon premier souvenir visuel du spectacle de la rue.
Et votre première lecture ?
Je ne me souviens pas
Quelles musiques écoutez-vous ?
Aujourd’hui, toutes. Plus aucune préférence.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
Aucun.
Quel film vous fait pleurer ?
Un film ou le héros reçoit la reconnaissance qu’il mérite.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un père responsable. Parfois un idiot, parfois un heureux, parfois un malheureux, parfois un endormi, parfois un mal coiffé, parfois un mal habillé, souvent un photographe.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Aux filles que j’ai aimées secrètement.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
New York et Tokyo
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Lucien Hervé pour son utilisation de la lumière, le graphisme et la géométrie dans sa photographie d’architecture. Soulages pour son Noir Lumière. J’ai collectionné et dévoré leurs livres jusqu’en 2010. J’ai rencontré Lucien Hervé à la Camera Obscura. Ensuite, j’ai revendu toute ma collection pour acheter mon premier appareil photo numérique. C’est un acte fondateur pour moi qui m’a amené à aujourd’hui.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Un cadeau quel qu’il soit pourvu qu’il existe derrière une volonté de me faire plaisir.
Que défendez-vous ?
«Plutôt mériter des honneurs et ne point les avoir, que de les avoir et ne point les mériter.» Proverbe. “La différence est cette chose merveilleuse que nous avons tous en commun.” Nelly Biche de Bière
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
L’amour : La chose qu’on n’ a pas, il faut aller le chercher et le trouver. La chose que quelqu’un ne veut pas, il faut ouvrir son cœur pour que déjà il le voit. Après, il faut respecter sa volonté de ne pas en vouloir. Cela rend l’amour impossible plus acceptable.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Osons, et peu importe après les conséquences, il faut tenter pour ne pas regretter. Quand on se sera surpassé, qu’on ait réussi ou pas, on ne se souviendra pas de la question. On passera à la question suivante.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Dans quel ordre avez vous répondu aux questions ?
Entretien réalisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com , le 22 novembre 2016.
J’apprecie beaucoup la grande sincérité De Yann Verrier.
Grâce à elle, il est proche du monde qu’il photographie.
S’approcher est la démarche première du photographe.