Léo, Rodolphe & Zoran Janjetov, Centaurus — t. 2 : “Terre étrangère”

Une nou­velle explo­ra­tion de planète

La Terre est deve­nue invi­vable, suite aux guerres et à l’épuisement des res­sources natu­relles. L’humanité doit cher­cher ailleurs. Un vaisseau-monde, peu­plé de neuf mille huit cents per­sonnes, est lancé en direc­tion de Vera. Quatre siècles plus tard, les des­cen­dants arrivent. Une équipe d’exploration, consti­tuée autour de Mary-Maé, com­prend un pilote, un chas­seur, deux jumelles dont l’une aveugle a de curieuses visions, un spé­cia­liste de la faune et de la flore, un ingé­nieur. Le petit groupe arrive en vue de ruines gigan­tesques fer­mées par une porte monu­men­tale. C’est l’ingénieur qui trouve le moyen de l’ouvrir et l’exploration conti­nue. La jumelle aveugle res­sent un malaise, elle se sent épiée. Une colo­nie de petits êtres les entourent.
Dans le vais­seau, des membres de l’équipage découvrent une trappe qui n’existe pas sur les plans d’origine. Elle date de plus de vingt ans et a été construite depuis… l’extérieur. Qui a pu réa­li­ser un tel ouvrage dans l’espace sur un vais­seau lancé à une vitesse ver­ti­gi­neuse ? Les explo­ra­teurs sont confron­tés à de nou­velles espèces ani­males qui semblent agres­sives avant de faire des décou­vertes pour le moins stu­pé­fiantes. Dans le vais­seau, les res­pon­sables font des rap­pro­che­ments décon­cer­tants. Et pourtant…

Une fois encore Leo reprend son sujet favori : l’exploration de pla­nètes loin­taines. Il a fait sen­sa­tion avec Les Mondes d’Aldebaran, une tri­lo­gie se dérou­lant suc­ces­si­ve­ment sur Aldé­ba­ran, Betel­geuse et Anta­rès. Paral­lè­le­ment, il pro­pose des intrigues met­tant en scène des phé­no­mènes inex­pli­cables se pas­sant sur terre comme dans Kenya. Avec Cen­tau­rus, il déve­loppe un récit qui se déroule sur deux plans dif­fé­rents. À par­tir d’un vaisseau-monde arrivé à des­ti­na­tion, il pro­pose la décou­verte de cette nou­velle pla­nète qui réserve bien des sur­prises à l’équipe char­gée de son explo­ra­tion et un mys­tère à l’intérieur de vais­seau lui-même.
Léo co-scénarise avec Rodolphe. Ce der­nier, rompu aux intrigues poli­cières depuis des années, intro­duit et façonne des conte­nus du genre qui coha­bitent heu­reu­se­ment avec les élé­ments extra­ter­restres. Certes, on se retrouve avec une trame bien connue inté­grant un réser­voir de sur­prises, des arte­facts impro­bables dont la pro­ve­nance semble impos­sible, une faune et une flore dont il faut appré­cier la dan­ge­ro­sité. La gale­rie des per­son­nages est com­po­sée des prin­ci­paux carac­tères de l’espèce humaine, des indi­vi­dus psy­cho­ri­gides aux machos en pas­sant par des tech­ni­ciens qui savent peu de choses en dehors de leur spécialité…

Le des­sin de Zoran Jan­je­tov met en valeur le cadre scé­na­ris­tique. Il donne une dimen­sion extra­ter­restre aux décors et à la faune, retrans­cri­vant l’esprit du récit. Il réa­lise une mise en page au clas­si­cisme affirmé et reven­di­qué et sait reprendre les tics gra­phiques de Léo avec une cer­taine rigi­dité des per­son­nages, une belle plas­tique des héroïnes…
La magie opère et on appré­cie gran­de­ment cette his­toire menée avec un sens nar­ra­tif cer­tain, une ten­sion qui croît au fil des planches tant les scé­na­ristes connaissent l’art du récit et font preuve, dans un cadre attendu, d’une belle imagination.

serge per­raud

Léo & Rodolphe (scé­na­rio), Zoran Jan­je­tov (des­sin), Zoran Jan­je­tov Jr (cou­leur), Cen­tau­rus - t. 2:  “Terre étran­gère”, Del­court, coll. “Neo­po­lis”, mars 2016, 48 p. – 12,00 €.

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