Léopold Rabus au Carré Sainte Anne (exposition)

Zone libre d’Eros

Léopold Rabus cultive l’objectivité hasar­deuse et mul­ti­plie les pro­po­si­tions de méthodes inex­pé­ri­men­tales en bat­tant la cam­pagne hel­vé­tique et en s’introduisant dans les mai­sons closes de divers pou­laillers. Volant avec déli­ca­tesse dans les plumes de volatile,s il en découvre par­fois des altières aux fesses rondes et sou­riantes. Qu’importe alors si l’éternité ne vien­dra pas. Les cocottes ont sou­dain des dents propres à nous cro­quer à belles dents. Dès lors, sous le cadran des méca­niques suisses, Chro­nos prend ses dis­tances avec l’époque. Il se fait poète et erre, là où les levers de lune sont par­fois fort éloi­gnés des cou­chers de soleil. L’os à ron­ger n’est plus celui du temps mais de cuisses où les jeux d’Eros rentrent en zone libre.
Il y a là des avant-goûts de voyages agrestes et sou­ter­rains. S’y épousent des méandres volup­tueux. S’y rafraî­chissent des uto­pies d’ordre phy­sique. Ce qui, le cas échéant, n’empêche pas de revivre au besoin des chi­mères plus ou moins spi­ri­tuelles. Mais qu’importe : l’œil se perd dans le clair-obscur des pou­laillers de diverses engeances et de mul­tiples tex­tures. Chaque oiselle trompe le temps et l’espace. Même lorsqu’elle ne vole pas, elle plane. Leur bot­ter les fesses ferait man­quer leur train.

jean-paul gavard-perret

Léo­pold Rabus, Carré Sainte Anne, Mont­pel­lier, 27 février — 3 mai 2015

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