Lire notre chronique de l’ouvrage Fracture de Christine Valcke
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’envie de ne pas passer à côté de la journée
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Sans doute certains se sont évaporés, mais d’autres sont en cours d’expérimentation.
A quoi avez-vous renoncé ?
A devenir ce que je ne suis pas.
D’où venez-vous ?
D’un doux mélange
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une capacité à éprouver la joie.
Qu’avez vous dû “plaquer” pour votre travail ?
Le confort de se conformer.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Un café sur une terrasse, avec le journal, et la vie tout autour.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
C’est à moi de répondre ?
Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpela ?
La mer du Nord.
Et votre première lecture ?
L’aventure de la famille castor dessinée par mon père en rentrant du boulot.
Comment pourriez-vous définir “l’abstraction” que vous pratiquez ?
Un jeu sans fin de masse et transparence s’engendrant mutuellement.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Beaucoup de jazz, Monk, par exemple, Mingus, Jimmy Scott, il y en a tant, la guitare de Pedro Soler et d’autres, du classique parfois, Bach, surtout. En ce moment, Bebo Valdès. Et après : Yusef Lateef, « I remember Cliford »… hummm !
Quel est le livre que vous aimez relire ?
En ce moment, et avec délectation, « Peindre, c’est aimer à nouveau » suivi de « Le sourire au pied de l’échelle » d’Henry Miller
Quel film vous fait pleurer ?
Oh mais les larmes, ça vient facile.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un air de famille.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Pas souvenir de çà.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Ostende.
Quels sont les écrivains et artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
C’est une question sans fin, on devrait pouvoir allonger la liste à mesure des rencontres et l’ordre est difficile, nécessairement injuste. Aujourd’hui, j’ai envie de commencer par Bram Van Velde et Samuel Beckett. Jean Capdeville et Jean-Paul Héraud ont déclenché pas mal de choses. Comment continuer ? je pourrai rester dans une contemplation infinie devant une barque de Braque.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Une excellente journée.
Que défendez-vous ?
Le présent
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
On dirait la grande aventure de l’ovule et du spermatozoïde
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Savoureuse !
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Celle que je me suis posée : pourquoi répondre à un questionnaire ?
Entretien réalisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, juillet 2014.