Changer constamment en lumière et en flamme ( Michel Onfray/Patrick Simon)

Une bonne idée décli­née à l’excès, jusqu’à satiété

La scène est vide, pla­teau noir, en son centre un cube des­siné par ses arrêtes, tiges de bois ren­dues mobiles par leurs arti­cu­la­tions. L’ensemble appa­raît pré­caire mais reste soli­daire, de façon à consti­tuer durant la repré­sen­ta­tion une géo­mé­trie plas­tique. Au cours du spec­tacle, cette fra­gile struc­ture est char­gée de figu­rer les dif­fé­rents lieux en en évo­quant seule­ment les contours. Le pro­cédé est effi­cace. Il nous est pré­senté une auto­bio­gra­phie à voca­tion concep­tuelle. Il s’agit d’un mono­logue fou­gueux, qui retrace des épi­sodes de la for­ma­tion de Michel Onfray, pré­sen­tés comme autant d’étapes d’un par­cours ini­tia­tique. On y retrouve les thèmes fami­liers de l’auteur : valeur de la bio­gra­phie, goût des anec­dotes, dénon­cia­tion du pou­voir, apo­lo­gie de la révolte.

L’ensemble est bien conçu : il s’agit d’une suite de séquences bien fice­lée. Pour cas­ser le mono­logue for­cé­ment arbi­traire, dans un cadre si stric­te­ment déter­miné, la vidéo est sol­li­ci­tée. Des extraits de textes sont lus en gros plan par des ado­les­cents qui s’explicitent avec une fausse spon­ta­néité ; le gros plan sied mieux aux « vieux », qui donnent savou­reu­se­ment leur texte à la caméra. Tout cela est bien conçu, mais le jeu en vaut-il la chan­delle ? L’ensemble ne laisse pas, assez vite, d’être répé­ti­tif et, par suite, de las­ser. Même si le spec­tacle est court, il est répé­ti­tif et peu édi­fiant, tant les don­nées sont repro­duites, redon­dantes. Il s’agit d’une bonne idée décli­née à l’excès, jusqu’à satiété. La théâ­tra­li­sa­tion ne semble pas éclai­rer par­ti­cu­liè­re­ment le texte, non plus que le pro­pos n’engendre d’effets scé­niques notables. La repré­sen­ta­tion ne séduira donc que les fidèles.

chris­tophe giolito


Chan­ger constam­ment en lumière et en flamme

Textes de Michel Onfray
Mon­tage Domi­nique Paquet
Mise en scène Patrick Simon

Assisté de Guillaume Tarbouriech

 avec Tho­mas Cousseau

 Scé­no­gra­phie Goury

 Lumières Cyril Hamès

 Au théâtre « Artis­tic Athévains »

45 rue Richard Lenoir, 75011 Paris

du 13 mars au 8 avril 2014
mardi, ven­dredi 19h ; mer­credi, jeudi 21h ; samedi 18h ; dimanche 17h ; relâche lundi.

 

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