En 1991, Deanna Dikeman prit une photo de ses parents au moment où ceux-ci lui font leur signe d’au revoir lorsqu’elle quitta leur maison. Ce premier cliché a été suivi d’une multitude d’autres, à l’occasion de chacune de ses visites. L’artiste a établi un protocole devenu un rituel, elle photographie à chaque fois ses parents devant leur domicile, depuis sa voiture.
Ces images révèlent l’universalité d’un geste simple et la tendresse des routines du quotidien. Prises au fil des ans, elles rendent compte du temps qui passe : ainsi, sa mère pose devant sa résidence pour personnes âgées avant son décès en 2017.
Cette série aura duré 27 ans en photographiant la maison familiale et l’allée devenue déserte. L’œuvre est d’une beauté saisissante et d’une tension émotionnelle infaillible. Les années passent alors que le lien entre parents et enfants devient de plus en plus désespérément tendu.
Le tout dans un témoignage de l’amour parental et de la fugacité de la vie.
jean-paul gavard-perret
Deanna Dikeman, Leaving and Waving, Flow Photographic Gallery, Londres, jusqu’au 18 août 2024.