Anna Jouy, L’ombre et le corps

S’aimer

Dans ce roman de l’imagination et de l’invention de soi, L’ombre et le corps, Anna Jouy — qui vit en Suisse et a publié sous ce pseu­do­nyme une dizaine de recueils de poé­sie — essaie de com­prendre ce qui la fait écrire plu­tôt que vivre, mélan­geant ce qui la dis­tingue et l’unit à son pseu­do­nyme dont elle déve­loppe le sens.
Elle part à la recherche de l’identité. Elle reste opaque entre des « faits sociaux » et des fan­tômes en ques­tion­nant les ori­gines et l’authenticité de son rap­port à l’écriture et la réa­lité. Elle démembre ainsi cer­tains rêves de jouis­sance pour en remon­ter d’autres.

Quelque chose com­mu­nique avec tout. Le sexe fémi­nin pour­rait sem­bler une éva­nes­cence à peine visible qui se désa­grège en tant que pro­messe si sou­vent non ou mal tenue. Mais des unes et des autres et sur­tout de soi par­viennent mal­gré tout à être et deve­nir, jusqu’à trou­ver leur centre de l’amour qui ne coïn­cide pas tou­jours avec le centre de la vie.
La chaîne de sa genèse est empor­tée dans la tur­bu­lence. Faci­li­ter une énigme résout le manque. Il convient de rompre les visions légen­daires — enten­dons enfan­tines -, il convient de trans­por­ter l’air au des­sous de la mer, là où les théo­ries ne disent rien qui vaille.

jean-paul gavard-perret

Anna Jouy, L’ombre et le corps, Edi­tions sans escale,2024, 110 p. — 15,00 €.

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