Le ressort poétique du corps devient ce silence dont les derniers mouvements tirent leurs phrasés de la moindre respiration. Il n’y a plus ni à se plaindre, ni à se réjouir, ni à se désoler. Ne reste qu’à subir, qu’à attendre.
Et le langage lui-même n’est pas étranger à ce phénomène puisqu’il s’épuise en n’épousant plus les pulsations d’une pensée. Après la trace vient la distance là où les mots n’existent plus, animés au prix de leur disparition.
Cette spécificité se définit comme l’impossibilité de la présence d’un excès théâtral surjoué. Chacun est saisi de vertige comme s’il était happé en une sorte de gouffre. La parole morte et l’image vidée sont ainsi stigmates de cet abîme sans fond où l’être plonge et que même le corps désirant voudrait creuser encore.
jean-paul gavard-perret
Photo de Jacques Rupp
Sobrement écrit en quelques mots de poésie . Doux , grave , précis , bien écrit .