Portrait de l’auteure en oiselle mentale
Pipelette dancing est un lieu où être. Ou pas. D’autant qu’il y a là “plusieurs endroits et plusieurs envers”. Rien n’est donc simple. Et tout se complique si bien que dès le début il est temps plus d’en finir que de commencer. Quoique.
D’autant si l’on en croit l’auteure qu’ “écrire n’est pas une preuve d’existence” mais que “écrire n’est pas non plus rien”. Alors, dans le doute, nous avançons en une telle promenade qui n’a rien d’une ciné-cure. Enfin presque.
Dans cette déambulation se font entendre la circulation, un chien (“de la race Clément Houellebecq”), des enfants qui se baignent dans un lac et parlent néerlandais. Quant au narrateur, il descend les poubelles, refuse de lire, se balade aux confins des Hautes Alpes et de la Savoie, y traîne son mal de vivre jusqu’à croire avoir disparu.
Dès lors les récits, leurs fragments s’emman :chent tant bien que mal mais pour notre plaisir. Le sujet n’est peut-être pas le bon mais l’on s’en tape. Cela construit autour de chaque phrase quelque chose qui se résume à “Ah, ne me parlez pas de ça !”.
Que demander de plus ? Tout devient magique, quels que soient les personnages dans l’épreuve de la contradiction portée au rang d’éthique.
jean-paul gavard-perret
Edith Msika, Pipelette Dancing, Editions Louise Bottu, Mugron, Septembre 2022, 124 p. — 14,00 € .