Marthe Wéry (1930 — 2005) — une collection (exposition)

Trans­lu­ci­dité poétique

Marthe Wéry est une peintre belge née à Etter­beek. Pro­fes­seur de pein­ture à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles , elle avait étu­dié une année à Paris à la Grande Chau­mière et s’était spé­cia­li­sée en gra­vure (l’eau-forte et l’aquatinte). Sa pre­mière expo­si­tion per­son­nelle eu lieu en 1965 à la gale­rie Saint-Laurent à Bruxelles. Après avoir pré­senté ses tra­vaux à Gand, Bruxelles, Cologne, Amster­dam, à la Bien­nale de Venise de 1982, au Musée d’art contem­po­rain de Mont­réal, elle béné­fi­cie en 1988 d’une expo­si­tion per­son­nelle à Lyon: « La cou­leur seule, l’expérience du mono­chrome » .
Ses mono­chromes l’ont fait connaître auprès du public inter­na­tio­nal et sont pré­sen­tés dans cette expo­si­tion. Spa­tia­liste à sa façon, mais aussi abs­trac­trice de quin­tes­sence et artiste concep­tuelle et mini­ma­liste, Marthe Wéry pro­pose une pein­ture où la cou­leur rem­plit tota­le­ment les sur­faces avec des effets de satu­ra­tion de den­sité qui n’excluent pas une sorte de légè­reté. La pein­ture parle par elle-même au sein des mono­chromes qui accordent à la toile une forme de trans­lu­ci­dité poétique.

Tout semble délo­ca­lisé et il convient de se (lais­ser) perdre dans un espace où les repères se dis­solvent en cou­leurs limo­neuses. L’artiste ne pré­tend pas à un radi­ca­lisme : mais il est pour­tant pré­sent. Le tout conduit à une quin­tes­sence et une conden­sa­tion. Il n’existe pour­tant jamais dans un tel tra­vail de reprise un effet de nos­tal­gie ou de mélan­co­lie.
Et ce qu’annonce la pein­ture est tou­jours dis­sipé par l’attrait d’un temps à inves­tir par la plas­tique et d’un espace à libérer.

jean-paul gavard-perret

“Marthe Wéry (1930 — 2005) — une col­lec­tion”, Gal­le­rie Pierre Hal­let, Bruxelles, jusqu’au 14 octobre 2018.

1 Comment

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One Response to Marthe Wéry (1930 — 2005) — une collection (exposition)

  1. Villeneuve

    Le parti pris ” Mono­chro­mie ” de Marthe Wéry l’a pour­tant englou­tie dans l’inertie d’une recon­nais­sance trop vague pour son réel talent . Lyon fut une exception .

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