Marthe Wéry est une peintre belge née à Etterbeek. Professeur de peinture à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles , elle avait étudié une année à Paris à la Grande Chaumière et s’était spécialisée en gravure (l’eau-forte et l’aquatinte). Sa première exposition personnelle eu lieu en 1965 à la galerie Saint-Laurent à Bruxelles. Après avoir présenté ses travaux à Gand, Bruxelles, Cologne, Amsterdam, à la Biennale de Venise de 1982, au Musée d’art contemporain de Montréal, elle bénéficie en 1988 d’une exposition personnelle à Lyon: « La couleur seule, l’expérience du monochrome » .
Ses monochromes l’ont fait connaître auprès du public international et sont présentés dans cette exposition. Spatialiste à sa façon, mais aussi abstractrice de quintessence et artiste conceptuelle et minimaliste, Marthe Wéry propose une peinture où la couleur remplit totalement les surfaces avec des effets de saturation de densité qui n’excluent pas une sorte de légèreté. La peinture parle par elle-même au sein des monochromes qui accordent à la toile une forme de translucidité poétique.
Tout semble délocalisé et il convient de se (laisser) perdre dans un espace où les repères se dissolvent en couleurs limoneuses. L’artiste ne prétend pas à un radicalisme : mais il est pourtant présent. Le tout conduit à une quintessence et une condensation. Il n’existe pourtant jamais dans un tel travail de reprise un effet de nostalgie ou de mélancolie.
Et ce qu’annonce la peinture est toujours dissipé par l’attrait d’un temps à investir par la plastique et d’un espace à libérer.
jean-paul gavard-perret
“Marthe Wéry (1930 — 2005) — une collection”, Gallerie Pierre Hallet, Bruxelles, jusqu’au 14 octobre 2018.
Le parti pris ” Monochromie ” de Marthe Wéry l’a pourtant engloutie dans l’inertie d’une reconnaissance trop vague pour son réel talent . Lyon fut une exception .