Sans jouer vraiment Saint Joseph ou Dieu le re-Père, Jean-Pierre Chambon devient le récipiendaire et le chantre des grandes heures de Mariette. Ou plutôt des accouchements de ses poupées. Amateur d’images lénifiantes s’abstenir. Car si Mariette fait dans la dentelle, celle-ci devient un écrin à hantise.
Il faut parfois avoir le cœur bien accroché même si du « monstre » surgit un abîme d’amour. Exit le romantisme bas bleu : ici il se fait noir. Même s’il existe du rose dedans. Il est fort à parier que certains monothéismes — voire tous — craignent de telles résurrections. Mais Mariette n’en a cure : elle poursuit ses opérations, ses ouvertures. Elles n’enlèvent rien à la question : que faire avec un corps ? Que peut-il faire, que peut-il donner ? Chacun est ouvert mais pas à la manière de celui des poupées de Bellmer.
Mariette est à la fois plus radicale et plus drôle que lui. Si bien que les poupées sont autant de fantômes : les morts habitent les vivants. L’inverse est vrai aussi. Au milieu d’étoffes et reliques liturgiques, Mariette reste donc la reine d’un monde gothique. L’ouvrir permet de trouver un cœur à l’intérieur. Vêtu de plumes, il répond à un principe supérieur brodé avec des perles.
jean-paul gavard-perret
Mariette & Jean-Pierre Chambon, « Naissance, vie, mort, résurrection des poupées », texte entièrement calligraphié en 34 exemplaires, Editions La Maison de Mariette, Saint Laurent du pont, 2017 (et exposition même lieu du 21 mai au 29 octobre).
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Les poupées de Mariette , un monde qui nous interpelle.….. Des personnages…! Des objets.…! Un univers mystérieux qui ne nous laisse pas indifférent ou parfois mal à l’aise en leur présence.…et pourtant surprenant …Certaines je les trouve très ´belles´.…..et je les adopterais pour les aimer .….…..peut être.……!!!!!!!!
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