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Le jour de ses noces, elle se demanda combien l’attribut (longtemps imaginé fictif) de son homme reflèterait la nature plutôt qu’une entité qui allait se construire. Par ses observations, elle estima l’objet paradoxal, son contour, son contenu sans lui donner le statut de concept ni lui octroyer une définition (à l’occasion de laquelle elle se souvient de bien des métaphores).

Une fois déshabillée, sans se dérober elle fut contrainte à tester l’objet quand leurs corps se confrontèrent sans se priver de leur spécificité. Tout fonctionna avec souplesse et élasticité. Un dynamisme évolutif commença, mais le phallus ouvrit une multitude d’interrogations. Mouvant, il devint distinct de la biologie et de la phénoménologie. Il apparut vivant et désirant, animé par la pulsion – ce qui souleva par réciprocité le problème de deux corps, un et multiple, comme le bord de mer entre un espace terrestre et un espace maritime.

L’objet s’offrit un lieu d’infiltration, de passage qui ne laissa pas la promise indemne. Il revint comme un boomerang lors d’une subversion subtile, rappelant la domination. Mais l’art d’une certaine résistance instaura une zone militarisée et une de libre-échange, comme l’Etat d’Israël. L’épousée intégra ce principe dans son territoire face à l’envahisseur. Il fit de sa fleur une nappe phréatique selon son pouvoir. Mais demeura d’une part quelque chose en dehors ou en excès et d’autre part une exploitation plus rentable lors des ébats dialectique d’un tel matérialisme critique.

jean-paul gavard-perret

Photo : Benita Suchodrev

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