Mylène Besson et al., Femmes, rires et larmes
Eprises (mais non abandonnées)
Sérieuse et concentrée, mais parfois subtilement ironique et drôle, Mylène Besson va au bout d’une promesse. La défense des femmes en un engagement moins discursif que ludique. L’artiste ose toujours la mémoire. Elle exhume des ombres de jadis : celles des femmes à qui ont cru pouvoir donner des ordres. Mais si les fantômes ne changent pas, les femmes à l’inverse bougent.
Mylène Besson bouscule les vieilles images pour que chacune et chacun échappe au sommeil. Surgit par le noir du graphite l’écart contre l’évanoui. L’ombre ne danse plus en buse errante. Surgit la trouée du temps par la puissance d’un canyon qui n’est plus une saignée. Et si les yeux se plissent, ils ne se remplissent pas forcément de larmes.
La créatrice reprend une paradoxale incarnation. Un front se met en place comme dans sa dernière immense oeuvre murale « Les femmes qui rient » et son livre Couleur des larmes, en un jeu de montre-montre comme de cache-cache.
Une fluidité se libère. Elle se propage par ébranlements minuscules qui s’accomplissent en une succession de gestes et d’opérations. Ils n’altèrent en rien la fulgurance. Au contraire.
Les lignes et les cadres contiennent et graduent l’énergie qui se déploie. Elles et ils induisent une dramaturgie ouverte à la seule appréhension de l’inconnue – du moins celle que les mâles se plaisent à définir ainsi par peur plus que par défi.
jean-paul gavard-perret
Mylène Besson, Femmes, rires et larmes, exposition et animation in « La Cité des Arts » et « Le Musée des Beaux-Arts », Chambéry du 5 mars au 22 mai 2018.
One thought on “Mylène Besson et al., Femmes, rires et larmes ”
De vraies femmes de coeur, si vivantes…