Mathias Lair, Pour l’amour c’est raté

Mathias Lair, Pour l’amour c’est raté

Pèlerinage au sein des symptômes amoureux

Essai romanesque mais pas forcément romantique, ce livre offre un dialogue de deux amis (l’auteur et son ami Paul) sur le GR 120 du côté du Cap Gris-nez. Leur mine semble de la même couleur car, moins inspirés par le lieu que par leurs pensées, ils devisent sur leurs piteux fragments amoureux puis finissent par une sorte de concours : celui de leur plus grand ratage.

Leurs échanges s’appuient sur différents agents additifs et addictifs des plus variés. Nous retrouvons autant l’Arioste qu’Albert Cohen, des mystiques et des poètes et bien sûr Freud et Lacan pour lequel « l’amour c’est donné quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ».
Ce sentiment comme le désir est passé au crible afin de savoir qui entre les deux bénéficie de la préséance. Mais le priapisme comme le Tantra et ses postures ne sont pas oubliés.  Reste à savoir pourquoi idéaliser l’aimante et s’il est possible d’aimer sans objet.

Bref, le terrain est vaste et, même si l’on attendait encore plus de fantaisie chez un auteur tel que Lair, ce pèlerinage au sein des symptômes amoureux est des plus savoureux. Les mots des deux comparses savent s’incliner devant le tombeau de l’amour pour rendre intelligible le double mouvement qui prélude à un sentiment objet des plus grandes ascensions et des chutes de même acabit.

jean-paul gavard-perret

Mathias Lair, Pour l’amour c’est raté, Editions Unicité, Saint Chéron, septembre 2023, 160 p. – 14,00 €.

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