Marie Morel, Peintures (exposition)
Les peintures « interdites » de Marie
Méfions-nous du titre d’une telle exposition. « Tendre » est dans ce cas une commodité de la conversation. Certes, Marie Morel cultive parfois un certain romantisme homéopathique et sympathique.
Mais son monde est avant tout sexuellement irrésistible pour peu que nous ne soyons pas coincés du bulbe (et pas seulement).
Le plus souvent et en reprenant des légendes extrême-orientales ou pratiquant l’imagination libre, la créatrice n’y va pas de main (entre autres) morte.
Pour autant, chez elle l’érotisme est moins une thématique qu’une sorte de naturalisme fantastique et mythologique.
Si bien que, moins que d’érotisme, il faudrait parler à propos de son oeuvre de pornographie si ce mot n’était pas autant – et souvent à tort – dévoyé. Mais Marie Morel s’en moque. Elle montre ce qu’elle a à « dire ».
Pas question chez elle et comme le rappelle Pascal Quignard évoquant de telles peintures « de se voiler la face ». Ni le reste d’ailleurs.
L’ensemble pourtant est sans provocation. Tout surgit et coule avec simplicité.
C’est d’ailleurs ce qui fait l’originalité d’un art proche de l’art brut et naïf mais qui, tout compte fait, en devient le parfait opposé.
jean-paul gavard-perret
Marie Morel, Peintures, L’Arbre Vagabond, Au lieu-dit Cheyne 43400 Le Chambon sur Lignon, du 23 mars au 31 juillet 2022.