Ma sacrée (« Léthé des passions » – 4)

Ma sacrée (« Léthé des passions » – 4)

Meurtrie d’amour, combien – plutôt que de trouver ta raison – te firent perdre ta rime. Certes, tu aimes en ta toison recevoir de ces ablutions que certaines prennent pour des albuminations.
Mais cette lotion, pour qui aime la vie, rend ivre et efface le spleen selon un pragmatisme (permettant d’oublier aussi mes rhumatismes) mais ne peut suffire. Tu attends bien plus.

Ton clitoris s’émeut d’un doigt agile. Rien ne compte sinon ce désir que des frivoles, quidams de la gaudriole et pas audacieux pour deux sous, oublient. Ils demeurent résolus à brandir le brandon pour la chimère d’un suc anachronique. Se croient des plus physiques en une telle carnation.
Néanmoins, elle n’a rien de suffisamment épidermique lorsque est oublié un certain blason. Le labeur d’amour n’est pas utile seulement en la trachée ardente. Il ne suffit pas de la larder. Rien ne sert de t’emmurer vivante : existe une autre science pour les attentifs que le pleur du gland.

Pour vagabonder dans la forêt des songes, d’autres délices s’attendent. Sinon tu restes la consentante victime, la passagère du barbare dont la retraite et le sommeil qui suit vaut moins qu’un soupir. Au moineau de sévir ses vices autrement : qu’il explore au lieu de fouir sa muse qui s’offre pourtant à son ancestrale entreprise.

jean-paul gavard-perret

Photo de Ulrike Ottinger

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