J. M. G. Le Clézio, Quinze causeries en Chine

J. M. G. Le Clézio, Quinze causeries en Chine

Toasts diplomatiques

Dans ces causereies données entre 2011 et 2017 en Chine par Le Clézio, l’auteur montre l’intérêt des cultures foraines pour chaque humain. Il aborde ainsi « l’universalité du savoir » dans une série d’enfoncements de portes ouvertes. C’est certes clair mais sentencieux et tout compte fait d’une banalité plutôt crasse.
La Chine est montée en épingle. Et l’auteur se moque du lecteur lorsqu’il écrit que Mai 68 en France fut « notre Révolution Culturelle »….

A la lecture de ce monument de banalité et d’hypocrisie une monotonie s’installe. Le tout à coups de généralités et de répétitions. Elles  suintent le cours magistral à chaque instant. Certes, se retrouve l’anti-colonialisme (à nuancer) de l’auteur et l’universalisme (idem) de la littérature. Elle n’apparaît comme telle uniquement  lorsqu’elle est ancrée dans un temps et un terroir et en posant des questions (Proust à l’appui).

C’est là le rarissime bon grain de cet ensemble de raccourcis voire d’à peu près. Il est justifié sans doute par l’objectif de l’auteur. En invité du gouvernement chinois, il parle ici une langue de bois pour un public étranger et lointain. Etait-il utile de publier cet ensemble ? Pas sûr.
Ne restent que des suites de toasts diplomatiques. Ils frisent le ridicule et la complaisance totale envers le pouvoir d’un Etat autoritaire. L’auteur cire ici les bottes de ceux qui le paient.

jean-paul gavard-perret

J. M. G. Le Clézio, Quinze causeries en Chine, Gallimard, Paris, 2019.

 

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  1. Ping : #PartageTaVeille | 16/06/2019 – Les miscellanées d'Usva

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