Hubert Haddad, Géographie des nuages
Hubert Haddad – en trois nouvelles où la géographie et la fiction se perdent dans les nuages – veut faire preuve de ses ailes de géant. Souvent, elles empêchent de marcher mais ici de s’envoler. Plombé par un zèle mégalomaniaque, le livre est une impasse. Non seulement par oubli du sens de la gravité mais parce que l’auteur ne s’est pas foulé. Dès lors, à vouloir grimper dans les nuages par petites séductions, la chute est proche de l’ascension.
Le gonflement d’air ne produit pas forcément l’extase. Quelque chose dérape, casse. Il manque une force et paradoxalement du relief. A rêver au bord ou en dessous du monde, le plein se défait au profit du creux là où le verbe bavarde.
Dans la sidération géographique, le voyage vers un bord du monde reste à entreprendre. Les cordes de la poésie ressemblent à des ficelles trop imparfaites pour que surgisse un paysage sourd. Les nouvelles restent un feuilletage commun : il manque de puissance pour toucher aux confins que le titre laissait espérer.
jean-paul gavard-perret
Hubert Haddad, Géographie des nuages, Coédition Facim : Guérin Editions Paulsen, Chamonix, 2016.
One thought on “Hubert Haddad, Géographie des nuages”
Trois nouvelles, territoires de fiction et géographie littéraire, où Hubert Haddad nous transporte à la frontière du réel et de l’imaginaire, au gré des merveilleux nuages.