Frida Kahlo, Making Her self up (exposition)
La maison bleue contient littéralement tout l’univers de Frida Kahlo. Cette exposition le montre en ajoutant dans ses murs les éléments significatifs qui s’y trouvaient (produits de beauté, textiles colorés, etc.). Les photographies et les objets justifient cette réserve de prodigieux secrets. Ceux que l’artiste voulait cacher ( dont ses prothèses et que Rivera dans son don testamentaire protégea en interdisant pendant 15 ans leur sortie) et ceux qui ramènent au jour le don de la beauté et de l’ornemental chez une telle créatrice.
La maison bleue devient la clef et le résumé parfait de l’œuvre. Et l’exposition – ni mélancolique, ni trop prolixe – permet une vision de l’intime sans le moindre voyeurisme. Un espace étrange est dévoilé pour suggérer en une sorte de cérémonial optique ce qui avait jaillit dans l’imaginaire visuel de la créatrice.
Circe Fenestra et Claire Wilcox, responsables de l’exposition, inventent une confession-fiction loin des turpitudes du naturalisme. L’originalité scénographique de l’exposition relaie la vie intime. Existe là ni bluette ni reposoir.
Rien à l’inverse de scandaleux et blasphématoire. La douleur de Kahlo rôde mais son talent pour la beauté l’efface.
jean-paul gavard-perret
Frida Kahlo, Making Her self up, Victoria et Albert Museum Londres, jusqu’au 8 novembre 2018.