
Filippo Meneghetti, Deux
Passion secrète
Deux femmes (voisines) s’aiment mais, jusqu’à un temps très avancé de leur vie, l’une d’entre elles n’ose pas assumer qui elle est devant le monde et ses enfants. S’ensuivent une escalade et une désescalade « vintage » dans une variation autour de l’obsession qui ne va pas jusqu’au bout mais qui se transforme ou se délite en un simple « film de vieux. »
Là où la femme devenue handicapée s’en remet tant bien que mal à la morale de la génération suivante.
L‘opus glisse vers une sensiblerie – qui laisse néanmoins hors champ l’affect – au moment où la perte d’autonomie fait basculer le film dans un huis clos et un thriller d’appartement. Les deux actrices sont convaincantes mais Deux, en dépit de ses cadrages clair-obscurs, manque de persuasion et d’inquiétude là où une forme d’impressionnisme tourne au système.
Bref, le film se signale par une absence de symptômes là où il voudrait les observer.
Il voudrait jouer de la « différance » chère à Derrida et chercher la « pansée » (Bernard Stiegler) qui guérit. Mais, de fait, le mouvement même de la réalisation ne sort pas d’une spéculation secondaire.
jean-paul gavard-perret
Deux
De : Filippo Meneghetti
Avec : Barbara Sukowa, Martine Chevallier, Léa Drucker
genre : Drame, Comédie
durée : 1H35mn
sortie : 12 février 2020
Synopsis
Nina et Madeleine sont profondément amoureuses l’une de l’autre. Aux yeux de tous, elles ne sont que de simples voisines vivant au dernier étage de leur immeuble. Au quotidien, elles vont et viennent entre leurs deux appartements et partagent leurs vies ensemble. Personne ne les connaît vraiment, pas même Anne, la fille attentionnée de Madeleine. Jusqu’au jour où un événement tragique fait tout basculer…