Dans la lumière du jour : entretien avec le photographe Arthur Meehan (français et anglais)

Dans la lumière du jour : entretien avec le photographe Arthur Meehan (français et anglais)

Entre gravité de volupté, Arthur Meehan présente les femmes en un cérémonial qui les rend énigmatiques et subtilement érotiques. L’artiste joue de la lumière et de l’ombre afin de créer une théâtralité et surtout un « cantos ». Indifférent à la narrativité psychologique, les corps rayonnent. Le romantisme s’habille en clair-obscur. Les perspectives formalistes jouent de l’angoisse et de la légèreté des êtres. Une fantasmagorique naît, inspirée par les maîtres classiques des métamorphoses. Le panthéisme est à peine caressé. Intouchables, les femmes communiquent une véritable phénoménologie cachée, intime mais loin des prétendus aveux de secrets anecdotique là où Meehan joue du brûlant et du glacé.

Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’idée qu’il s’agit d’un nouveau jour et que tout peut arriver.

Que sont devenus vos rêves d’enfants ?
Des réalités.

A quoi avez-vous renoncé ?
A la peur de l’inconnu.

D’où venez-vous ?
Du New Jersey, USA

Quelle est la première image dont vous vous souvenez ?
Je crois que c’est une belle photo de nu de Herb Ritts.

Et votre premier livre ?
« La Trilogie New-yorkaise » de Paul Auster

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Je pense que je suis dans l’amour et la romance. Je ne me situe pas dans les nouvelles technologies ou les choses et idées à la mode. Je vis beaucoup dans le passé. Je continue à photographier sur pellicules et je tire mes photo sur papier. Je pense que le grand art vient de l’âme et la plus simple forme de l’art est la simplicité.

Où et comment travaillez-vous ?
Chez moi la plus possible. J’utilise uniquement la lumière du jour. Je n’ai pas d’idée préconçue en abordant mon travail et généralement je ne sais pas ceque je vais faire. Un modèle vient chez moi, nous discutons et ensuite nous laissons faire le jour pour voir la direction qu’il veut prendre.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A moi-même.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Jazz, Blues, Classique, vieux rock and roll.

Quel livre aimez vous relire ?
« Sous les toits de Paris » d’Henry Miller.

Qui voyez-vous lorsque vous vous regardez dans votre miroir ?
Quelqu’un que je respecteet dont je suis fier.

Quel lieu avaleur de mythe pour vous ?
Paris

De quels artistes vous sentez-vous le plus proche ?
Edward Weston et Rodin.

Quel film vous fait pleurer ?
« La vie est belle » de Roberto Benigni.

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Un billet d’avion de retour.

Que vous inspire la phrase de Lacan : « L’amour c’est donner quelque chose qu’on a pas à quelqu’un qui n’en veut pas » ?
Je trouve que c’est une idée très romantique. Cela prouve que l’amour n’est pas une chose tangible que l’on peut saisir ou posséder et la plupart du temps les gens l’ignorent. Nous essayons de donner un sentiment à des celles ou ceux qui ne le demandent pas dans l’espoir qu’ils ou elles  nous donneront un sentiment en retour.

Et celle de Woody Allen « La réponse est oui mais quelle était la question ? »
C’est la réponse de quelqu’un qui est amoureux !

Quelle question ai-je oublié ?
Je ne pense à aucune en ce moment.
Présentation et entretien réalisé par jean-paul gavard-perret, traduction par Lara Gavard-Perret pour lelitteraire.com , le 29 mai 2017.

ARTHUR MEEHAN’S INTERVIEW

What makes you get up on morning? The idea that its a new day and anything can happen.
What happened to your dreams as child? They came true
What did you give up? Fear of the unknown.
Where do you come from? New Jersey,USA
What is the first image you remember ? I think the first photo I remember was a beautiful nude by Herb Ritts.
And the first book ? The New York Trilogy by Paul Auster
That is what distinguishes you from other artists? I think I am just lost in love and romance. I am not into new technology or trendy things and ideas. I live very much in the past. I still shoot on film and hand print my photos. I feel that great art comes from your soul and the simplest form of expression is the truest.
Where do you work and how? I work in my home,where ever that may be. I use only daylight and I shoot film. I have no preconceived idea and usually have no idea of what I am going to do. I have the model come to my house and we spend time talking and just let the day take us in the direction that it wants to.
To whom do you never dare write ? Myself
What music do you listen ? Jazz,Blues, Classical, Old rock and roll.
What is the book you love read again? Henry Millers “Under the roofs of Paris”
When you look yourself in a mirror who do you see? Someone I respect and am proud of.
What city or place has value of myth for you? Paris
What are the artists you feel closest? Edward Weston and the sculptor Rodin.
What film make you cry ? Life is Beautiful by Roberto Benigni
What would you like to receive for your birthday? A plane ticket home.
What do you inspire the sentence of Lacan: “Love is giving something that we don’t have to someone who does not want”? I think it is a very romantic statement.It means that love is not a tangible thing that we can touch or posses and most of the time people are not asking for it. We try to give a feeling to someone when they are not asking in the hopes that they will give us the feeling back.
And w. Allen: “The answer is Yes but what was the question?” This is someone who is in love!
What question I missed ? I can’t think of any at the moment.

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