Danièle Faugeras, Opus incertum

Danièle Faugeras, Opus incertum

Ce que ça cache

Avec Opus incertum – « petit appareil de maçonnerie réalisé avec des moellons en pierre de dimensions et de formes irrégulières, sans que l’on puisse y distinguer des assises bien différenciées » -, Danièle Faugeras reprend des années d’un travail sur soi au confluent de la sagesse et de la folie là où « surondoyant sur le vivier / des rythmes », l’oeuvre avance de 1975 à 2020.
Et ce, en périodes séparées par un calque engouffrant l’espace-temps ouvertes par une photographie dont le calque accentue le flouté.

Existent autant exhibition que retrait dans une lueur méridienne et une fidélité de la poétesse à qui elle fut, qui elle devient, nébuleuse, cendrée dans un velours de nuit où toutes les postures sont possible « dans les fonds inouïs / des épaisseurs / du temps / » là où tout tente de faire refuge ou fortification.

Une trame se crée dans tout ce qui en elle se refuse à mourir dans une écriture presque expérimentale ou transgressive dans ce parti pris de soi plutôt que des choses en une sensualité sourde, violente et qui ne se referme pas mais attend et où la contradiction est assumée pour mettre à mal la sécurité des discours qui croient tout envelopper.

jean-paul gavard-perret

Danièle Faugeras, Opus incertum, photographies de l’auteure, éditions Extenso, 2021, 964 p. – 28,00 €.

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