Blaise Lesire, Opuscule navrant
Le livre paresseux comme un miroir
Dans la lignée des surréalistes belges, Blaise Lesire écrit un livre qui devrait être à la fois celui des horreurs et des lumières, des vertiges donc de femmes nues, fausses ingénues mais réelles tueuses. Un livre aussi qui se lit séance tenante en l’ouvrant à n’importe quelle page mais qui serait aussi « un livre paresseux comme un miroir, les odeurs en plus. »
Enfin, il serait l’ouvrage de la fin de l’humanité et e recommencement de l’homme selon de meilleurs plans que celui de le créer à l’image de Dieu – sachant désormais où toutes les religions mènent.
Tourmenté et sans solutions, le Marquis de l’Orée sait que ceux qui en proposent sont des farceurs et ceux qui les concrétisent, des terroristes. Et il n’est pas jusqu’à toutes nos hypothèses à être douteuses sauf bien sûr celle de notre médiocrité.
L’auteur plonge dans le sombre même si, « posant sa canne sur l’océan pour se tenir au sérieux » , il ne se veut pas seulement misanthrope même s’il sait que le bonheur est une insanité. Mais pour nous rassurer : « je me suis peut-être trompé. », écrit-il – même s’il a soin d’ajouter : « je ne dis pas que c’est comme ça mais c’est aussi comme ça ». Preuve que la cause est entendue. L’auteur nous met dans son sac. Qui rassurons nous, comme une certaine chaise, est percé.
jean-paul gavard-perret
Blaise Lesire, Opuscule navrant, Editions Cactus inébranlable, Amougies, 2023, 182 p. – 20,00 €.