Antoine Leroux-Dhuys, Circus et Mythology
Explorer le nu, en prenant sinon distance au moins connaissance de nos démons obscènes, est absolument nécessaire à tout photographe « soignant », car c’est là, notamment, dans le soin, que le nu nous observe.
Pour preuve, les photos d’Antoine Leroux-Dhuys. Elles ont certes un lien avec la sexualité, mais il y a autre chose à voir dans de telles figurations.
Revenir au nu, c’est chaque fois reposer la question de ce que la nudité cache et/ou montre en ses enjeux, limites, perspectives. Le nu devenant représentation est donc une idéalisation. Mais le nu inquiète : il y a là le désir qui fascine -voire le plaisir qui tue là où se recrée du corps.
Son obscénité est cependant plus une forme qu’un objet. Elle ne garantit pas le réalisme, elle en choisit un.
Montrer le nu, ce n’est donc pas honorer le réel mais son contraire. Car l’art n’est pas une solution mais une problématique.
jean-paul gavard-perret
Antoine Leroux-Dhuys, Circus et Mythology, Galerie Belle Beau,14 Rue de Grille, 13200 Arles, jusqu’au 31 juillet 2022.
