Aino Kannisto, Hotel Bogota (exposition)

Aino Kannisto, Hotel Bogota (exposition)

Aino Kannisto- Hotel Bogota-exposition- photographie -février 2025

Les photographies d’Aino Kannisto ne sont pas des autoportraits au sens traditionnel du terme, elle ne se représente pas elle-même ni des situations réelles de sa vie. Elle crée des personnages fictifs et les présente dans des scènes fictives. Cependant, ses photographies parlent d’elle, de son monde intérieur et du paysage émotionnel qui s’y trouve.

Depuis le début, les photographies Francesca Woodman et de Sally Mann restent sa principale source de référence pour restaurer sa foi en la photographie Elle est aussi tombée amoureuse de la beauté brutale des photographies de Nan Goldin, et sa manière d’utiliser la lumière et la couleur, de faire naître la beauté à partir de la vulnérabilité, des blessures et de la perte. Celles de Cindy Sherman en noir et blanc l’ont intriguée. Quant à Diane Arbus et Joel-Peter Witkin, les deux lui ont prouvé qu’en art, il était possible de parler de n’importe quoi sans être rejeté tant qu’il y avait un certain niveau de perfection esthétique.

L’idée de réaliser son shooting à l’hôtel Bogota à Berlin lui est venue grâce à la longue amitié qui l’unit à sa galeriste Susanne Breidenbach et à Joachim Rissman. Ce dernier l’a tout de suite invitée à visiter son hôtel et à séjourner gratuitement dans les chambres inoccupées afin de réaliser son shooting dans les chambres de l’hôtel. « C’était la proposition la plus généreuse et, artistiquement, la plus fructueuse de toute ma carrière », écrit-elle.


Si le point de départ de la plupart de ses photographies est le lieu, Aino Kannisto y repère des morceaux de tissu tout en trimballant un énorme sac de vêtements et d’accessoires pour se rendre sur les lieux des séances photo. Les photos de l’Hôtel Bogota ont été prises entre 2012 et 2013. L’endroit, avant sa fermeture, était une corne d’abondance esthétique, un grand pays des merveilles visuelles. Chaque détail et chaque nuance de couleur forment une entité. Elle ajoute de la lumière artificielle combinée à la lumière existante comme dans une scène de théâtre.


Depuis, elle collectionne des matériaux et planifie de nouvelles œuvres en combinant de vieilles photographies des archives de sa famille avec des objets trouvés dans les marchés aux puces, le genre de travail d’assemblage qui était populaire parmi les dadaïstes dans les années 1920 et que l’on trouve aujourd’hui en masse sur Pinterest. « J’ai été très inspiré par les boîtes de Joseph Cornell depuis que j’ai vu ses assemblages », écrit Aino Kannisto et faire des photographies lui apporte un pur sentiment de bonheur et de sens à la vie.


Aino Kannisto, Hotel Bogota, Jusqu’au 16 février 2025, à la Project Room de la Fondation Helmut Newton, Berlin.

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