Sous l’égide de l’incipit de Pessoa : “Et ce tour ne se fait qu’après / Avoir cessé, finie la danse, /De savoir si nous sommes deux, /Oui, deux, quand nous nous séparons”, s’inscrit ce qui se passe une fois que le “drogman, le poseur de questions sans réponse” ait quitté la place.
Mais doit s’ensuivre forcément une (autre) histoire de peau — à savoir du plus profond dans l’homme. K est à nouveau sur le pont car il lui faut quelqu’un d’autre pour en jouer même s’il devient par celui qui l’attrape mais qui le laisse mitonner car effrayé par l’amour.
Dans les fragments du tou,t K fera donc ainsi appel à quelqu’un pour ne pas être seul avec la lune et pour un marivaudage ferroviaire ou non. K en effet a besoin d’histoires — souvent plusieurs histoires à la fois, tandis qu’il se cache derrière des cairns moins pour disparaître derrière qu’appeler à de nouvelles incarnations là où la guerre ne semble pas loin et où tout un territoire d’images fait signe en d’étranges chemins de halages.
Par courts textes, Jacques Allemand inscrit juste ce que la langue doit dire là où la vie est dans certains plis et là où K ou l’auteur — à moins que ce soit les deux ensemble — rêvent d’une suite épaule contre épaule avec l’envie d’en finir avec les fleurs — mais pas n’importe lesquelles.
jean-paul gavard-perret
Jacques Allemand, K, après toi, Milagro, Cherbourg, 2023, 50 p.