Sous le commissariat de Ji-Yoon Han, l’ensemble les activités publiques de la biennale s’articulent autour de du thème des “Mascarades” et de “l’attrait de la métamorphose” en un cortège de situations, d’installations et de mises en images surprenantes : des êtres dialoguent par l’entremise d’imitations de perroquets, un céphalopode qui se dandine sur une chanson de Whitney Houston, des personnes complexées de chanter forment une chorale, un scorpion, une chauve-souris et un serpent unissent leurs voix dans une comédie musicale satirique, etc.
Si bien que, d’une exposition à l’autre, des processus de transformation, de mimétisme et de mutation s’activent et interrogent les fonctions de l’image, entre représentation et métamorphose. Le tout en nuances et approches multiples et en des dynamiques d’apparition et de dissimulation qui bousculent les conventions comme le précise Ji-Yoon Han.
Nos miroirs se déforment. Si bien que l’ego en prend pour son grade et c’est bien. D’autant qu’à sa place s’impose une invitation à une forme d’euphorie et d’extase : celle de la sortie de soi et de la levée des tabous en des visions fractales mais souvent pleine d’humour. De telles créations “perchées” ne tournent jamais à la farce obscène cependant.
Ce qui fut jusque-là soumis à des interdits créatifs se transforme en totems et abîmes C’est là mettre des fétiches dans le postiche et des visions décalées dans oxymores et reliquaires. Le tout afin de créer un ébranlement jouissif en des travaux d’autorisation à oser, là où la plaisanterie au besoin s’encadre de dentelles mentales en certaines installations.
jean-paul gavard-perret
Momenta, biennale de l’image, Mascarades, l’attrait de la métamorphose, Montréal, du 7 septembre au 22 octobre 2023.